| | La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] | |
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Auteur | Message |
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Biditoche I'm Nutty Girl
| Sujet: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Ven 16 Déc - 11:10 | |
| Saluuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut :D toujours heureuse de vous voir ^^ enfin vous voir....ouai ok je la ferme x) Une nouvelle fic avec Arashi ^^ Bon alors j'explique un peu d'où m'est venue l'idée parce que c'est un peu zarb. En fait j'ai fait un rêve il y a quelques jours, dans lequel j'ai vu Sho et Jun torse nu (je vous dit pas l'état dans lequel je me suis réveillée !) et avec des tatouages tribal sur le torse justement et les omoplates, des beaux tatoos noirs comme je les aime. En plus ils se battaient contre je-ne-sais quoi (bah oui j'étais trop occupée à les admirer) donc ils transpiraient :D Donc voilà, pleins d'idées ont germées de ça et assemblées j'ai pu vous sortir ce petit prologue. Je préviens tout de suite, c'est un texte assez sombre, il y aura peu ou même pas du tout de comique. Certaines scènes seront assez difficiles (tortures, abus,...). Je suis dans ma période sadique x) Mes chapitres seront un peu plus grand pour réduire le nombre de chapitres postés. J'attends vos commentaires, avis et remarques avec impatience :D N'hésitez pas à me dire quand vous ne comprenez pas, surtout au début je pense, le temps que toute l'histoire s'installe. Donc un petit résumé rapide avant le prologue : Emmie, 26 ans, et sa meilleure amie Célia sont jetées en prison après avoir fuies pendant 4 ans les autorités. C'est là qu'elles rencontreront des personnes avec qui elles tenteront de faire changer le cours du monde tel qu'il l'est : cruel et impitoyable.Si vous ne comprenez pas c'est normal, lisez le prologue et tout s'éclairera (du moins je l'espère ^^) Vous vous posez aussi sûrement la question (ou pas) : et Arashi là-dedans ? Ils sont aussi personnages principaux ne vous inquiétez pas ^^ A ce sujet si vous voulez savoir quels seront leurs rôles ou de plus amples détails, je vous répondrais en spoiler. Bon je me tais vraiment et vous laisse découvrir mon tout nouveau fantasme ^^ Dôzo !
La Marque de Lucifer- Spoiler:
2070
Nous vivons dans un monde où la différence n’a pas sa place. Il n’y a plus de démocratie, ni même de monarchie constitutionnelle. Un seul maître règne sur tout un monde. Pas qu’un pays, tous. Il n’existe plus aucune frontière entre ce qu’on appelait autrefois la France, la Suisse, la Chine, la Russie et pleins d’autres encore. Ces pays ont disparu pour laisser place à Gloria, la seule nation désormais existante. Qu’elles que soient votre origine ou votre ancienne nationalité vous devez obéir à une seule chose : l’Eglise, La Reine.
Ce n’est pas la même que celle de 2000, ni même celle des siècles précédents. Elle est toute puissante et est gouvernée par un groupe de 3 personnes. Le Pape en fait partie, me direz-vous, et bien non. Il n’y a plus de Pape, plus de Vatican et les établissements religieux sont présents par milliers, voire millions. Les compter prendrait plus d’une vie. Cette trinité, personne ne les a jamais vu. Improbable ? Mais vrai. Leur nom, leur traits, leur couleur de cheveux ou de peau, même leur sexe nous sont inconnus. Et pourtant ils contrôlent nos vies, ne nous laissant aucune chance.
Mais comment en est-on arrivé là ? Beaucoup se posent encore la question aujourd’hui. Moi-même je ne le sais pas. Un jour, comme ça, c’est arrivé. On nous a dit, ou plutôt fait comprendre : « Tu lui dois obéissance et respect. » Nombreux sont ceux qui ont répliqué que l’Homme était un être libre. Il ÉTAIT. Ces personnes-là ne sont plus. Elles n’ont pas leur place. Les mouvements de résistance, parce qu’il en a eu évidemment, n’ont duré que 2 mois maximum à chaque fois, étouffés par la puissance dévastatrice de ce que certains appellent Elle. Cela fait bien maintenant 6 ans ou plus que ça a commencé. Je me souviens que je regardais M6 à la télévision avec ma meilleure amie, Célia, quand tout fut coupé et que l’écran se ralluma sur l’image d’une grande église, avec une voix grave derrière qui débitait des inepties. Inepties qui ont été et sont toujours la seule chose que l’on peut entendre dans les appareils de communication et de médiation. On appelle ça du bourrage de crâne chez moi. Après ça tout se mis en place à une vitesse phénoménale : une armée de soldats vêtus de noir et d’or infiltra chaque maison, incrustant dans les murs des règles que tout le monde doit respecter.
« Ne pas porter atteinte à La Reine. » « Aller dans l’établissement religieux le plus proche chaque mercredi pour une durée ne devant pas être inférieure à 60 minutes. » « Faire un don de X maries (la monnaie officielle) chaque mois à La Reine. » « … »
Ma famille et moi avons d’abord ri, et puis quand nous avons entendu que des dizaines de personnes avaient été « sacrifiées » pour non-respect de ces règles, et dans des conditions atroces, notre envie de rire est vite retombée. Comme les autres, nous avons respecté. Comme les autres, nous nous sommes soumis.
La population s’est alors divisée en 5 clans :
Les Dirigeants (la Trinité) : vêtus de blanc essentiellement d’après les dires. Personne n’en est sûr mais ce serait le plus probable. L’Armée : composée de soldats qui portent l’uniforme noir et or. Ils sont généralement les premiers partisans de La Reine. Devenir membre de l’Armée est difficile, alors que la quitter l’est plus…mais le faire peut être douloureux. Les Fidèles : ils peuvent être divisés par catégories sociales. Les riches importants portent la couleur bleue, les médians la couleur verte et les pauvres du violet. Un Fidèle bleu est le mieux placé pour devenir membre de l’Armée. Les Résistants : peu nombreux, ils s’opposent avec force et violence à La Reine, même si toutes leurs tentatives ont échouées jusque là. Il semblerait que les Résistants aient un problème de Leadership. Mais encore ce ne sont que des rumeurs. Leur couleur est le rouge, celle du sang. Les Maudits : ce sont ceux qui n’ont pas eu de chance. Les Maudits sont appelés ainsi car ils portent une trace de Diable sur eux, qu’elle soit physique ou mentale. Les croyants l’appellent la Marque de Lucifer. Depuis toujours La Reine, représentée par la Trinité, cherche à attraper et tuer tous les « enfants de Satan ». Il est dit que Lucifer aurait eu plusieurs filles, qui seraient la menace extrême pour elle. Comme les Fidèles, les Maudits peuvent être divisés en plusieurs catégories mais tous portent la même couleur, qu’ils n’ont pas choisi : le noir, la couleur du Mal.
Nous vivons dans un monde où noirs, homosexuels, divorcés, polygames, handicapés mentaux ou moteurs, trop percés, prostituées et gigolo, non-croyants et tatoués n’ont pas de raison d’être.
Allez-y, envoyez la sauce, je suis prête à encaisser !!!!! |
| | | AibMasaRo I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Ven 16 Déc - 13:13 | |
| Yaaataaah ! Même si tous ce que tu viens de dire dans le prologue je le savais déjà, et bah j'ai encore plus envie de lire cette fic' ! :D C'est vraiment, vraiment bien écrit ! ^^ J'ai hâte |
| | | Biditoche I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Ven 16 Déc - 13:15 | |
| Hihih je vous posterais le premier chapitre tout à l"heure !! |
| | | AibMasaRo I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Ven 16 Déc - 13:18 | |
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| | | Biditoche I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Ven 16 Déc - 13:39 | |
| voici le premier chapitre !!!! Mais le reste ne viendra pas aussi vite par contre. Chapitre 1 - Spoiler:
Des soldats dans leur uniforme noir et or nous entourent, moi et Célia. La pauvre tremble comme une feuille. Leurs regards ne sont que mépris, haine et dégoût envers nous. Ce que nous sommes : des Maudits. La pièce dans laquelle nous nous trouvons est spacieuse, propre et blanche à en rendre aveugle. Elle détone étrangement avec les couleurs sombres des hommes de force. Ils attendent, tout comme nous, l’arrivée de la personne qui jugera de notre sort. Je referme un peu plus ma veste, il fait froid. La porte de fer sur notre gauche s’ouvre alors sur un homme d’une quarantaine d’années, l’air stricte et portant l’uniforme accordé aux plus hauts Fidèles : le bleu. Il nous regarde à peine, préférant s’entretenir directement avec un des officiers. La conservation est brève et j’ai très bien pu entendre le mot « Maudit » sortir de sa bouche. Notre avis ou nos désirs ne compteront pas. Je le vois faire un signe aux gardes qui s’empressent de nous attraper et nous maintiennent à présent par une matraque sous la gorge. Le Fidèle met des gants, il est interdit de toucher un Maudit à main nue, et s’approche de nous avec un sourire narquois sur les lèvres. Il se penche en premier sur Célia qui commence à pleurer.
- Célia Dontelle, commence un des officiers. Homosexuelle répertoriée il y a 4 ans par une des troupes de l’Ouest. - Maudit, dit-il en lui crachant dessus.
Il se tourne alors vers moi et un des gardes entreprend de me retirer ma veste. Lutter ne servirait à rien.
- Emmie Lambert. Tatouée et Non croyante.
Le Fidèle lâche un hoquet d’horreur lorsque ma veste tombe à terre, dévoilant le tatouage parcourant ma clavicule et mon épaule gauche. Je ne comprends pas totalement sa réaction. Il est connu de tous que les tatoués sont les Maudits les plus haïs par La Reine, les croyants étant persuadés qu’ils portent sur leur peau la Marque indélébile de Lucifer, les liant pour l’éternité à lui et faisant d’eux ses partisans les plus fidèles et destructeurs. Je ne crois pas à ce genre de chose, mais il est clair que l’homme en face de moi si.
- Appelez-les, on en a trouvé une.
Des officiers se précipitent hors de la salle et quelques secondes plus tard un portable sonne. Le Fidèle répond, sa voix est alors devenue mielleuse au plus haut point et remplie de respect.
- Nous en avons une. Maudit. Tatouée. J’en suis presque sûr. J’en suis sûr Monsieur. Il est horrible, c’est une de ses filles. Bien, ce sera comme vous le désirez.
Il raccroche et me regarde avec encore plus de mépris qu’avant, mais aussi de la peur.
- Emmenez-les avec les autres.
Les gardes commencent à nous bousculer vers la sortie et j’entends l’homme murmurer à mon intention.
- Fille de Satan.
[center]FLASHBACK
- Ne reste pas trop longtemps dehors Célia, on pourrait nous repérer.
La jeune femme tourne sa tête blonde dans ma direction.
- Ne t’inquiète pas Emmie. Je fais attention cette fois-ci. Où crois-tu que nous sommes ? - Je n’en ai aucune idée. Mais il fait froid, dis-je en me frictionnant les mains sur mon jean.
Nous nous trouvons dans un hangar abandonné qui a une forte odeur de pourriture mais cela m’importe peu. Notre sécurité est la plus importante. Voilà bien 4 ans que Célia et moi fuyons à travers le pays qu’est Gloria pour échapper à l’Armée, qui a fini par découvrir l’homosexualité de ma meilleure amie. Tout comme moi, elle fait partie de ce que ce monde appelle les Maudits. Nous n’avons pas choisi notre condition, on nous l’a imposé. Célia aimait une fille, Valérie, et c’était réciproque. Il n’y avait jamais eu de problèmes auparavant à ce sujet, l’homosexualité était même très bien vue. En fait c’était juste normal. Mais depuis ce jour de 2064, tout a changé. La Reine a interdit toute relation qui ne relevait pas du mariage entre deux personnes de sexe différent et ma meilleure amie s’est vue condamnée de l’amour qu’elle éprouvait pour sa compagne. Ça ne les a pas empêché de toujours se voir. Mais un jour tout a dérapé. Des Fidèles les ont aperçu et l’Armée est venue frapper à la porte de Valérie qui, voulant protéger Célia, s’est faite assassiner sous ses yeux. Une scène sanglante qu’elle n’oubliera sûrement jamais. Avec les renseignements des voisins l’Armée a fiché Célia comme une Maudit, et elle aurait été amenée en prison si je ne l’avais pas sortie de ce pétrin. Mais la garder chez moi n’aurait pas plus marché car j’étais encore pire qu’elle. Une Tatouée. Croyez-le ou nous je n’ai pas fait exprès de me faire tatouer, comme certains Résistants le font par provocation. J’ai fait ce magnifique tatouage il y a de ça 8 ans, c’est-à-dire 2 ans avant la mise en place du régime dictatorial de La Reine. Je n’avais aucune idée à ce moment-là que ça me porterait autant préjudice. Après tout ce n’est qu’un tatouage, même si je le trouve extrêmement beau. C’est un phénix, sans trop de couleurs, juste des traits noirs qui parcourent mon épaule gauche, le principal de l’oiseau se trouvant sur ma clavicule. Quand je le regarde attentivement, j’ai parfois l’impression qu’il va s’envoler. Des trainées rouges accompagnent le mouvement de ses ailes, qui sont longues et puissantes. Il a un regard rouge lui aussi, mais pas du rouge terne : du rouge sang. Mais contrairement à ce que pouvaient penser mes parents, ce n’est pas du tout effrayant. Plutôt…hypnotisant. Si on regarde encore plus attentivement, on peut discerner des reflets orange, violets et bleus tout autour. Juste magnifique pour moi et une horreur pour les croyants. C’est pourquoi je porte toujours ma veste, pour que personne ne le voie. Se faire attraper par l’Armée serait bien la dernière chose que je souhaiterais, surtout pour Célia qui est devenue beaucoup trop sensible. Un bruit étrange attire mon attention et je me retourne, mais il n’y a que nous deux. Étrange. - Célia rentre maintenant, nous profiterons de la vue cette nuit. - Combien de temps allons-nous marcher encore ? - Je t’ai déjà dit que je ne savais pas. - J’en ai marre de toujours faire ça, tous les jours c’est la même chose. - Quoi ? fis-je, un brin énervée. Tu préférerais peut-être aller en prison ? Tu sais ce qu’on te réserve là-bas ? Réfléchis-y bien parce que pour ma part je préfère marcher toute ma vie plutôt que de me retrouver en cage comme une vulgaire bête ! Alors profite de ta liberté, tout le monde n’a pas la chance que nous avons. - Excuse-moi Emmie, je ne voulais pas te fâcher. - Laisse tomber, je suis un peu fatiguée et je me les gèle !
Ma meilleure amie referme la porte et s’assoit à côté de moi, entourant mes épaules de ses minuscules bras de poupée. Célia est si fragile comparée à moi ! Elle a de longs cheveux blonds avec une frange, un visage rond, de grands yeux bleus et un corps qui en ferait rêver plus d’une : des jambes fines et des formes bien proportionnées. Sa peau est aussi douce que celle d’un bébé et ses joues sont toujours rosies. Elle est mon opposée. Je suis plus grande qu’elle, mince aussi mais d’une blancheur à faire peur. J’ai les cheveux noirs, arrivant à la hauteur de mes épaules à peine et coupés en dégradés. Mes yeux sont presque aussi noirs et je donne toujours l’impression d’être inaccessible alors que non. J’aime avoir des amis et pourtant ils ont été si peu nombreux. La seule chose que j’ai en plus de Célia c’est de la poitrine, et je m’en plains assez d’ailleurs. Je les lui aurais bien passés en échange de son corps parfait. Elle a toujours eu pleins d’ami(e)s et je suis fière d’en faire partie. Elle donne envie qu’on la protège. C’est pourquoi qu’elle tente de me remonter le moral me fait un peu rire. Je me suis jurée il y a 4 ans de prendre soin d’elle, que sa vie comptait plus que la mienne.
- J’ai faim. - Moi aussi.
Nous n’avons pas mangé depuis 3 jours et malgré la résistance dont nous faisons preuves depuis toutes ses années, c’est dur à supporter. D’ailleurs mon ventre se met à grogner et même si la situation n’est pas à ça, nous rigolons. Rire est bien la seule chose qui nous tient en vie. Nous avons l’habitude de faire des jeux de mots dans ces moments-là et cette fois-ci n’y échappa pas.
Quelques minutes étaient passées lorsque j’entends du bruit venant de l’extérieur. Fronçant les sourcils, je m’approche de la porte en ordonnant à Célia de rester assise sur le bout de bois qui nous sert de siège. Il n’y a plus aucun bruit mais l’atmosphère est lourde. Quelque chose ne tourne pas rond, je le sens. Je vois alors avec horreur à travers l’ouverture de la porte un uniforme que je ne souhaitais jamais revoir un jour.
- Célia, caches-toi !
Trop tard. Une poignée de soldats de l’Armée s’introduit dans le hangar avant que nous n’ayons pu faire quoi que ce soit. Ma meilleure amie crie lorsque des hommes en uniformes la saisissent et j’essaye en vain de lui venir en aide, mordant et griffant tout ceux qui se trouvent sur mon passage. Mais c’est inutile. Ils sont dix fois plus nombreux et plus forts que les deux pauvres femmes affamées et fatiguées que nous sommes. La lutte dure à peine quelques secondes avant qu’on ne me frappe avec quelque chose de dur, et je m’évanouis.
[center]FIN DU FLASHBACK
Le garde aux cheveux blonds devant la cellule est un peu plus grand que moi, mais largement plus petit que le colosse qui nous pousse brutalement dans la pièce sombre et froide qu’est le cachot. Il n’y a aucun bruit, à part les continuels pleurs de Célia. Je la prends dans mes bras, tentant de la calmer quand je me rends compte que je me suis éraflée la main en tombant au sol. Je me dépêche de lécher la blessure avant qu’elle ne s’infecte et le soldat devant moi me regarde avec dégoût. Je lui renvois son regard méprisant, ce qui me vaut une bonne claque qui me refait tomber au sol. Le froid combiné à la faim, la fatigue et le sang dans ma bouche me font tourner la tête. On nous jette des bouts de tissus dessus, comme si nous étions la pire des choses qui existe sur Terre.
- Ça vous servira de coucher.
Ce sont sûrement les seuls mots que nous entendront d’eux pendant longtemps. Je ramasse nos « couvertures » et attends que la porte se referme pour regarder où je suis. Le cachot est à peine plus grand qu’un ancien studio, carré et sinistre. Il est éclairé uniquement par le couloir qui y mène. Mes yeux finissent par s’habituer à l’obscurité et mon regard est vite attiré par une petite fille sur ma droite. Noire, à peine 10 ans, elle porte une robe défraîchie, des chaussures usées et tient une poupée dans ses mains salies. Elle a le même bout de tissu que moi et s’en recouvre. Que fait une fillette de cet âge ici ? Sans ses parents ? A côté d’elle est regroupée toute une famille : un homme, une femme et 2 enfants qui semblent morts de froids. Il est peu probable que ce soient des Tatoués, ainsi que des Homosexuels ou des Prostituées. Sûrement des Non-croyants. Non loin, dans un coin, un vieil homme est assis en tailleur, il a les cheveux longs et sales et des yeux effrayants. C’est un fou, ou Handicapé mental. Il murmure « c’est moi son père » sans s’arrêter. Il me donne des frissons. Dans le coin gauche il y a un autre homme, très grand habillé en noir et percé sur plusieurs parties du visage. Un Percé. Il est salement amoché, des traces de sang sont encore visibles sur son front. Je vois maintenant très clair. Un peu plus à gauche un homme et une femme se tiennent côte à côte. Impossible de savoir s’ils sont ensembles ou pas. Il est évident d’après leur habits qu’ils sont des Prostituées : dépareillés, cachant à peine leurs parties intimes et du maquillage à outrance. Eux non plus n’ont pas l’air dans un bon état. Finira-t-on comme ça nous aussi ? Des loques enfermées dans une pièce sans lumière, comme les déchets, les reclus de l’existence humaine ? Je remarque alors du mouvement dans le coin gauche, le plus mal éclairé. 2 silhouettes s’y découpent…2 hommes, à peine plus vieux que moi. Je plisse un peu les yeux et remarquent qu’ils ne portent qu’un jean et des chaussures usées eux aussi. Pourquoi restent-ils torse nus alors qu’il fait aussi froid ? L’un des deux, celui avec les plus longs cheveux, tourne sa tête vers moi et ses yeux bridés laissent deviner qu’il est asiatique, peut-être ce qu’on appelait autrefois des Japonais, ou des Chinois. L’autre à sa gauche l’est aussi. Ils sont serrés l’un contre l’autre, se tenant la main. Des Homosexuels ? C’est seulement à ce moment-là que mes yeux se posent sur la plus belle chose que j’ai vu de mon vivant. Sur le torse imberbe de l’homme s’étend un tatouage des plus impressionnants. Un tribal, le genre de tatouage que j’affectionne particulièrement. Partant des pectoraux, il continue jusqu’à la clavicule droite et rejoint l’épaule, s’entortillant par la suite autour du bras musclé de l’asiatique puis repartant vers son dos, sûrement vers l’omoplate. J’aurais voulu en voir plus mais il se colle à nouveau à son compagnon, qui lui aussi possède un tatouage semblable, mais plus fin et gracieux. Comme moi, ce sont des Tatoués. La porte s’ouvre avec grand fracas sur un des officiers qui m’attrape par le bras, faisant supplier Célia.
- Toi, enlève cette veste. - Pourquoi ? Je veux la garder. - C’est le règlement. Vous Tatoués devez comprendre l’horreur que vous représentez. Les autres doivent savoir que vous portez la Marque du Diable.
Il m’arrache ma veste brutalement et le froid envahit tout mon corps en à peine quelques millisecondes. Comment les deux hommes ont-ils fait pour survivre jusque là ? C’est insoutenable. Ils repartent aussi vite et ma meilleure amie me couvre avec les bouts de tissu qu’on a bien voulu nous offrir. Nous nous asseyons au milieu de la pièce, blotties l’une contre l’autre. Personne ne nous a rien dit. La fatigue m’emporte rapidement.
Un bruit étrange me réveille et je me relève un peu tout en essayant de ne pas trop écarter la couverture de ma peau nue. Des murmures se font entendre, qui proviennent du coin gauche. Les asiatiques sont en train de se parler dans une langue que je ne connais pas. Je remarque alors que leurs corps sont tremblants et que leurs dents claquent. Ils ont froid. Cette vision me donne un haut le cœur, la souffrance des autres m’ayant toujours répugnée, et je marche dans leur direction. Quand j’arrive à leur hauteur, l’homme à l’incroyable tatouage me fixe intensément, comme si je représentais une menace. Il place alors son bras devant son compagnon, le protégeant. Mais son geste m’importe peu, parce qu’à ce moment-là tout ce qui attire mon attention c’est ce tatouage. Il m’hypnotise. Le sentant me fixer encore, je relève la tête et croise de nouveau ses yeux bruns. Il est beau, avec ses cheveux qui semblent noirs et cette petite mèche qui lui tombe sur les yeux. Je lui tends mon bout de tissu, qu’il regarde avec méfiance. Je fais un geste pour qu’il le prenne mais il recule à nouveau, se collant contre la pierre froide du mur. Je le pose alors délicatement près d’eux et m’en retourne à ma place après un dernier coup d’œil à son magnifique tatouage.
- Merci, fait une voix grave dans un murmure.
Je comprends cette fois-ci, il parle anglais. La seule langue qu’on nous autorise à utiliser à Gloria. En ça c’est un bon point, tout le monde peut se comprendre. Je ne me retourne pas car je sais qui a parlé et je ne veux pas reposer les yeux sur cette œuvre d’art que seule ma bonne éducation me permet de ne pas toucher encore et encore. Je me recouche à côté de Célia, tentant de lui prendre un peu de sa couverture pour m’en protéger les épaules. Elle dort mais ses sourcils sont froncés. Je me suis promis de la protéger et j’ai échoué. Nous voilà dans cette prison glaciale sans que qui compte puisse nous aider à en sortir. Je pense alors que la seule chose que l’on puisse faire à présent est la même que les personnes déjà présentes : survivre. Verdict ????? |
| | | AibMasaRo I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Ven 16 Déc - 14:07 | |
| Ouah :O
Je suis sans mot... C'est vraiment très très bien écrit ! Comme on a pas l'impression d'être dans une fanfiction pour le moment, j'ai plutôt l'impression au contraire que je ls un roman ;) Limite en lisant ça j'ai envie d'en voir une adaptation cinématographique ! :D |
| | | Biditoche I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Ven 16 Déc - 14:08 | |
| *o* merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii tu sais qu'on ma l'a sorti hier ce truc de l'adaptation cinématographique ?? x)
ça fait vraiment plaisir, tu peux pas savoir !
Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii |
| | | AibMasaRo I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Ven 16 Déc - 14:10 | |
| C'est un des genres de film que j'adore et c'est tellement bien écrit et on s'imagine tellement la scène qu'on s'y croirait et ça donne vachement envie de le voir vraiment ! |
| | | Inata I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Ven 16 Déc - 21:31 | |
| Laaaaaaa suiiiiiiiiiiteeeeee!!!!!! C'EST TROP BIEN!!!!!!!!!! Pétage de plomb en direct!!!! Oups, faut que je me calme ^^ |
| | | Biditoche I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Sam 17 Déc - 17:44 | |
| Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiii donc comme promis Aib', le chapitre 2 !!!! Chapitre 2
- Spoiler:
Un long frisson. Je me réveille brusquement, le ventre dans les talons, ankylosée et glacée jusqu’aux os. Célia à côté de moi dort encore, ce qui me rassure. Ces derniers temps nous ne dormions qu’une à deux heures par jour et même si c’est affreux à dire, être ici nous aura au moins permis de nous reposer. Devant la porte en barreaux du cachot, le garde nous jette un coup d’œil. C’est le blond. Je le trouve assez bizarre, pourquoi un membre de l’Armée nous regarderait, nous, les Maudits ? Quand il s’aperçoit que je l’observe il détourne les yeux et reprends son air neutre et sans expression. Il est…asiatique ? Son visage est rond, il a une bouille d’enfant et des yeux doux. Complètement différent du colosse qui nous a poussé la veille dans cette infâme prison. Je frotte mes mains entre elles mais même ça ne me procure aucune chaleur. Je remets la couverture sur les épaules de ma meilleure amie et regarde à nouveau autour de moi. Tout le monde dort encore. Sauf une personne, qui est assise dos contre le mur, les genoux repliés contre le torse et la tête tournée vers son compagnon. C’est l’homme à l’incroyable tatouage dont j’aimeras connaître le nom. Il regarde l’autre Tatoué comme si son existence entière dépendait de sa survie. Comme moi avec Célia. Lui aussi a abandonné le tissu pour en couvrir son protégé. Sa tête se tourne alors vers moi et je baisse la mienne. Il me parait plus grand que je ne le pensais hier, peut-être parce qu’il y a un peu plus de lumière. D’ailleurs, quelle heure est-il ? Je n’ai même pas de montre. A côté de moi Célia bouge et fini par se lever difficilement en frottant ses yeux.
- Ça va ? dis-je en lui frottant le dos pour la réchauffer. - Moui. Mais j’ai faim. Et j’ai envie de faire pipi.
Moi aussi seulement je ne sais pas comment on peut faire. Le mieux serait de demander, mais à qui ? Le garde ? Pas question. Il ne me répondrait pas. Le Tatoué ? Il a l’air d’être là depuis plus longtemps que nous donc il devrait savoir.
- Ne bouge pas, je vais voir ce que je peux faire. - D’accord.
Elle se recouche sous la couverture tandis que je marche à 4 pattes jusqu’à l’homme qui me fixe toujours. Ou plutôt mon tatouage à présent. Comme moi avec le sien. Et comme la veille, quand j’arrive à sa hauteur, il place son bras devant l’homme qui dort encore.
- Excuse-moi, dis-je en anglais. Est-ce que tu sais si on peut manger ici ? Ou quand ?
L’asiatique à côté de nous se réveille et se redresse avant de parler à son compagnon dans ce que je pense être leur langue maternelle.
- Qui est-ce ? Qu’est-ce qu’elle veut ? - Des renseignements. Rendors-toi, je m’en occupe.
Je n’ai rien compris mais après m’avoir regardé méchamment l’autre Tatoué se recouche tandis que l’autre s’adresse à moi dans un très bon anglais et avec une voix caverneuse.
- Il n’y a qu’une seule sortie autorisée pour ce genre de chose. Il faut attendre 16h, et là tu auras un quart d’heure pour manger et le reste. - Et je peux te demander l’heure qu’il est ? - 8h. - Merci.
Je repars dans l’autre sens, inutile de discuter plus longtemps car ils ont l’air assez méfiants. En même temps il y a de quoi.
- Alors ? - Il faut attendre 16h pour aller manger, et nous aurons peu de temps. Il va falloir patienter. Tu n’as qu’à…te rendormir. Ça passera plus vite.
Célia hoche la tête avec une moue contrariée. Je le suis aussi mais ne le montre pas. C’est encore bien pire que ce que je m’imaginais sur les conditions de vie en prison ! J’entends alors tout près de nous, des pleurs d’enfants. C’est la Noire. Elle tient sa poupée, les épaules secouées par les larmes. Je m’approche doucement d’elle vu que personne ne semble réagir. Où est donc passé la solidarité ? C’est une petite fille quand même !
- Coucou. Comment tu t’appelles ?
Elle ne répond pas.
- Moi c’est Emmie. Tu veux être mon amie ?
La petite fille me regarde avec de grands yeux noirs et se cache à nouveau derrière sa poupée.
- Elle est très jolie, quel est son nom ? - Sacha… - Mais c’est mignon comme tout ! C’est toi qui l’a trouvé ? - Oui. - Tu es très douée pour trouver les prénoms. Je suis sûre que le tien est très beau aussi. - Je sais pas… - Bah dis-le moi et je te dirais ce que j’en pense. - Maman ne veut pas que je parle à des inconnus. - Mais nous sommes amies non ? Je suis ta copine Emmie. - …Noémie. - Enchantée copine Noémie au joli prénom !
La petite fille essuya ses larmes en souriant.
- Tu as vu ? Nos deux prénoms finissent par « mie ». Alors tu as quel âge ? - 9 ans. - Ouah ! Tu es grande ! - C’est ce que papa et maman me disent tout le temps. - Ils ont raison. - J’aime beaucoup le dessin sur ton épaule Emmie. Qu’est-ce que c’est ? - Un oiseau. Un phénix on appelle ça. Selon les légendes, il peut vivre encore, encore et toujours parce que quand il meurt, il renait aussitôt. - C’est possible ? - Pas pour un humain non. - Oh. - Tu voudrais bien qu’on vienne vers toi ? Je pourrais te présenter mon amie là-bas ? - Je veux bien. - Ok je vais la chercher. Contente de te connaître Noémie.
La fillette me fait un grand sourire et je reviens quelques secondes plus tard avec Célia, qui se présente à son tour.
Nous discutons silencieusement pour ne pas réveiller les autres et surtout se faire réprimander par le garde à l’entrée. Noémie est là depuis près d’un mois, la dernière avant nous. On l’a séparé de ses parents quand ils se sont fait capturer et depuis elle ne les a plus revu. Je peine à imaginer combien sa tristesse doit être grande, car même si moi-même j’ai été séparée des miens, elle n’a que 9 ans alors que j’en avais 22. J’aimerais faire quelque chose pour elle mais quoi ? La protéger ? Je dois déjà m’occuper de Célia en plus de moi-même, pourtant la laisser comme ça, seule et démunie, m’est tout simplement impossible. Elle aussi je la protégerais, quoi qu’il m’en coûte. Je veux que cette jolie petite fille puisse vivre une vie normale, du moins sans souffrance. Je commence en la serrant contre moi pour tenter de la réchauffer.
- Tu es allée leur parler ? me demanda Noémie. - De qui tu parles ? - Aux deux hommes en face, ceux qui ne portent qu’un pantalon. - Je suis allée leur poser des questions. - Ils sont gentils ? - Je ne sais pas. Pourquoi ? - J’aime beaucoup leurs dessins sur leur peau, mais ils ne m’ont jamais parlés donc j’ai peur d’aller les voir. - Tu veux y aller maintenant ? - Je ne veux pas les embêter. - A mon avis ils n’ont pas grand-chose à faire, et peut-être que ce sont eux qui ont peur de te parler. - Je devrais alors ? - Essaye. Tu veux que je vienne ? - Oui s’il-te-plait.
Je l’accompagne donc en lui tenant la main jusqu’à l’endroit où sont assis les deux asiatiques. A notre arrivée ils nous regardent avec méfiance comme si nous nous apprêtions à leur faire du mal. Je pousse Noémie vers celui qui a les cheveux en crête et elle me regarde en paniquant. L’homme a un regard effrayant.
- Que voulez-vous ? me demande celui à la mèche. - Cette petite fille voudrait discuter avec vous. - Pourquoi ? - Il faut une raison ? dis-je en commençant à m’énerver. Il peut être méfiant mais il y a des limites ! Elle veut juste avoir des relations humaines au lieu de rester toute seule dans son coin à pleurer. C’est trop te demander peut-être ?
L’asiatique écarquille les yeux avant de sourire à Noémie. Ses yeux se sont radoucis devant la fillette qui le regarde d’un air implorant.
- D’accord. Nous prendrons soin d’elle. - Merci.
Je laisse Noémie avec les deux hommes et constate quelques minutes plus tard qu’elle est assise sur les genoux de l’homme à l’incroyable tatouage et joue à ce qui ressemble à « pierre-feuille-ciseaux » avec celui aux cheveux courts, qui maintenant ri aussi. Cette vision me soulage, j’ai bien fait d’insister après tout. Elle revient peu de temps après, le sourire aux lèvres en faisant un signe de la main aux deux asiatiques qui le lui rende.
- Alors ? - Ils sont très gentils ! Ils m’ont laissé touché leur dessin. - La chance, murmurais-je pour moi-même.
Je voulais aussi les regarder de plus près. Noémie se blottit contre moi et Célia et nous attendons ensemble l’heure où nous pourrons sortir.
Elle fini par arriver. Il doit être 16h car tous les occupants du cachot commencent à bouger et que le garde à la porte s’approche avec ses clés pour ouvrir. Se tenant dans l’entrée, il commence alors à parler, une voix douce qui ne va pas du tout avec son statut et ce qu’il représente pour nous.
- Pour les nouvelles je vais ré-expliquer les règles. Vous avez 15 minutes pas plus pour sortir, vous nourrir, faire ce que vous avez besoin et ceci sans créer le moindre problème. Au moindre pépin vous rentrerez tous ici, que vous ayez eu le temps de manger ou pas. Pas de bagarres, de provocations, ni de tentatives d’évasions. De toute façon vous n’y arriveriez pas et seriez sévèrement punis. Profitez-en.
La dernière phrase me surprit un peu. En profiter ? Comme tout le monde commence à sortir je fais de même en prenant la main de Noémie et Célia nous suit de près. Alors que je m’apprête à passer la porte je me cogne contre quelqu’un, qui n’est autre que le Tatoué.
- Excuse-moi, je ne t’avais pas vu. - Tu es bien la première.
Ça veut dire quoi ça ? Il me passe devant, suivi de son compagnon qui ne m’accorde même pas un regard et comme je ne sais pas où aller nous les suivons, Noémie tirant sur mon bras pour les atteindre. Ce que je vois alors me donne un haut le cœur. Sur le dos du Tatoué s’étendent de longues traces rouges, droites, comme des blessures pas encore totalement refermées…des marques de fouet. Mais en même temps sur son omoplate il y a un bout de son magnifique tatouage, alors je suis partagée entre admiration et dégoût. Je ne peux plus lui en vouloir d’avoir été si agressif avec moi. Ses douleurs ont été bien pires que les miennes. La fillette l’attrape par la ceinture du pantalon et il se retourne, prenant son autre main. Sa beauté et celle de son compagnon me coupent le souffle. Je me trouve soudainement bien laide à côté d’eux, qui ont presque un corps et un visage parfaits. Mon regard s’est à nouveau fixé sur son tatouage et c’est quand il racle sa gorge que je me rends compte qu’il me parlait.
- Vous voulez nous accompagner toutes les deux ? Pour votre premier jour. - Euh…oui, merci.
Célia et moi les suivons dans un long couloir qui semble ne jamais se terminer, en pierres grises comprenant d’autres cellules où on peut voir parfois une vingtaine, voire une trentaine de prisonniers entassés les uns sur les autres.
- Il n’y a que des Maudits ? - Oui, me répond l’asiatique. Les Résistants sont mis à part pour éviter les éventuelles rebellions. Ils peuvent être très persuasifs parfois mais malgré ça chacune de leur tentative finie dans un bain de sang. Je ne te conseille pas de frayer avec eux un jour. Au bout du couloir il y a une petite pièce dans laquelle sont disposées des petites tables en bois, sans chaises, avec dessus des marmites fumantes derrières lesquelles se tiennent des cuisiniers. Ils sont crasseux et semblent peu accueillants. Noémie se colle contre moi.
- Je ne les aime pas, ils me font peur. - Ne t’inquiètes pas, je suis là, dis-je pour la rassurer.
On nous tend des bols avec la mixture que contient les énormes récipients, un mélange d’eau, de légumes à moitiés mixés et de je-ne-sais quoi. Avec ça nous avons droit à un bout de pain, rassis évidemment. Les restes nous sont destinés apparemment.
- Qu’est-ce que c’est ? demande Célia. - A ta place je ne chercherais pas à le savoir, répond l’homme à la crête.
C’est bien la première fois que je l’entends parler dans une langue que je comprends et sa voix est un peu plus aigu que celle de l’autre Tatoué qui tient la main de la Noire. Je me dépêche d’avaler mon bol en appréciant tout de même la chaleur du liquide dans ma gorge, puis je me dirige vers ce qui semble être les toilettes. Pires que dans les anciens bidonvilles. Mais je passe outre la saleté et l’envie de vomir qui me prends et je ressors rapidement de cette enfer hygiénique. Je retourne avec Célia dans le cachot peu de temps avant la fin des 15 minutes et je me sens largement mieux. Il y a alors une relève de garde. Le blond s’en va sans dire un mot et le colosse le remplace, immense et terrifiant. Noémie, qui est restée avec les asiatiques, rigole alors un peu trop fort ce qui le fait se retourner.
- La ferme là-dedans !
La petite fille se met alors à pleurer, de peur probablement et l’homme recommence à crier sur elle tandis que le Tatoué tente de la calmer. Le garde est vraiment énervé maintenant et ce n’est pas très beau à voir. Si Noémie ne s’arrête pas tout de suite ça pourrait devenir pire. Malgré tous ses efforts l’asiatique n’arrive pas à l’apaiser et le colosse finit par entrer dans le cachot violemment. Tout le monde est statufié, attendant de voir ce qu’il allait faire. Frapper Noémie. Avant que j’ai pu faire quoi que ce soit le Tatoué à la mèche écarte la fillette du champ d’action du garde et se place devant elle.
- Écarte toi Maudit ou tu prendras aussi. - C’est une enfant, vous ne pouvez pas lever la main sur elle ! - Tu l’auras voulu.
Je franchis alors le peu d’espace qui me sépare d’eux et me place, droite, devant mes compagnons et en face du colosse, le défiant du regard.
- Ne les touchez pas, dis-je d’une voix que moi-même je ne reconnaissais pas. - Tu oses me donner des ordres ? Tu sais ce qui t’attends rien que pour ça ? - Faites ce que vous voulez mais épargnez-les. - Tu sais ce qu’on réserve à des actions de ce genre ? 10 coups de fouet pour chaque personne que tu auras défendu. Tu es prêtes à prendre le risque, Maudit ? - Ne fais pas ça Emmie…, me supplie Célia. - Ils n’auront rien ? - 30 pour toi et je ne les touche pas. - Bien.
L’homme me regarde avec un rictus aux lèvres et une lueur de sadisme dans les yeux.
- Je viendrais te chercher tout à l’heure.
Il sort, prenant bien soin de fermer la porte et je reste là, pantoise, ne croyant toujours pas à ce que je viens de faire.
- Tu es folle ? me dit le Tatoué après que le garde soit parti. Tu sais au moins dans quoi tu t’es engagée là ? - Je…ça ne doit pas être si horrible. - 30 coups de fouet ! Il me montre alors son dos. Tu vois ce que 10 donnent ? Ce sera trois fois pire ! Pourquoi tu as fait ça ? - Il voulait faire du mal à Noémie ! Je n’allais pas le laisser faire ! - Je m’en occupais de ça. - Et tu te serais pris des coups aussi, je ne peux pas le permettre. Je déteste voir les gens souffrir. Je préfère que ce soit moi plutôt que les autres.
L’asiatique ne dit rien mais son visage est triste. Je ne sais pas vraiment ce qui m’attends mais ça valait mieux que la souffrance de la fillette. Et celle de l’homme en face de moi.
Nous sommes tous assis en silence sur le sol froid du cachot quand le colosse revient, l’air beaucoup trop heureux, pour m’emmener vers le lieu de mon supplice. J’ai peur, mais je ne montre rien. Célia et Noémie ont besoin que je sois forte, je ne me permettrais pas de les abandonner ainsi. Alors que je me lève au signe du garde, le Tatoué attrape ma main et la serre fort, comme un signe d’encouragement. C’est comme s’il me transmettait tout son courage par ce contact. J’en aurais besoin, je le vois dans ses yeux. Il me lâche alors que je m’éloigne et la porte se referme sur moi. Je n’ose pas me retourner ou je ne retiendrais pas mes larmes devant ces visages tristes. J’ai choisi ce qui m’arrive. Je le fais pour le bien des autres. Savoir que Noémie n’aura rien me fait lever la tête dans un signe de dignité. Peu importe ce qu’il me ferait, je survivrais et comme le phénix, je renaitrais de mes cendres.
nyark nyark nyark... je vous laisse sur ça !!!
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| | | AibMasaRo I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Sam 17 Déc - 19:43 | |
| Ouah :O C'est trop beau la fin «je survivrais et comme le phénix, je renaitrais de mes cendres.» magnifique phrase :D
Par contre le reste est horrible... C'est des conditions atroces vraiment, et ce garde là, raaaah je vais me le faire ! xD Par contre le garde blond (je ne spoilerai rien ici ;D) à l'air "gentil" |
| | | Inata I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Dim 18 Déc - 19:56 | |
| AAAHHH, j'ai mal pour elle!! La pauvre, mais pareil, c'est tellement beau Et elle commence a se rapprocher d'eux, c'est trop bien!!!! C'est quand la suite???? ^^ Le garde blond, je sais qui c'est !!!! Moi aussi je vais me le faire le colosse!! Allez, a plusieurs, on va bien le faire tomber! ^^ |
| | | Biditoche I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Mar 20 Déc - 21:51 | |
| Vous êtes folles xDDD donc ce chapitre comprend une scène de torture, je ne sais pas si je l'ai réussi mais bon, on verra bien ^^ Bonne lecture ! Ah oui et je précise qui parle à chaque début ! Chapitre 3
- Spoiler:
Tatoué La femme part sans un regard en arrière pour nous et j’ai peur. Peur de ce qui va lui arriver, de la souffrance qu’elle aura à endurer. Je suis bien placé pour le savoir, j’ai moi-même reçu 10 de ces coups de fouet en voulant protéger mon frère. Mon demi-frère plutôt. Et c’est horrible, on a l’impression que notre peau se détache en petits morceaux alors que l’on est toujours conscient. J’ai tenu parce qu’il m’était tout simplement impossible de laisser Jun seul derrière moi. C’est à cause de moi s’il est ici aujourd’hui, s’il doit endurer tout ça. A cause de ma bêtise et de mes conneries.
Nous nous connaissons depuis mes 17 ans, c’est à ce moment-là seulement que ma mère m’a appris que j’avais un demi-frère, que mon père l’avait quitté 1 an après ma naissance pour s’installer avec une autre femme, sa maîtresse qu‘il avait mis enceinte. Je n’ai jamais su à quoi il ressemblait mais j’ai tout de même accepté de rencontrer mon demi-frère. Il n’y était pour rien si j’avais vécu sans l’image d’un père. Lui en vouloir serait cruellement égoïste et ce n’est pas ce que je suis. Étant fils unique je n’ai jamais pu partager quoique ce soit avec quelqu’un de ma famille à part ma mère, c’est pourquoi la première fois que j’ai parlé avec Jun, nous avons accroché. Lui aussi était assez solitaire et nous avons sympathisé et partagé de nombreux moments ensemble. Maintenant je ne m’imagine pas ma vie sans lui, du moins juste sa présence. Son avis compte beaucoup pour moi et depuis que ma mère est morte, il est la seule famille qui me reste. Nous avons vécu de merveilleux moments tous les deux, j’ai une grosse tendance à trop m’amuser quand je suis avec lui et cette fois-là ça n’y avait pas échappé. Pour ses 18 ans je l’ai emmené de force chez un tatoueur et là-bas nous avons choisi la chose qui nous lierait à l’infini : un tatouage. Nous avons pris le même mais avec des nuances différentes et le résultat, grand, était magnifique. J’en ai toujours été fier jusqu’au jour où ça s’est retourné contre nous. D’impressionnants nous sommes passés à dégoûtants, rejetés…Maudits. Cela fait maintenant près de 6 mois, voire plus j’ai cessé de compter, que nous sommes enfermés dans cette cage à animal, essayant de survivre du mieux que nous pouvons.
Et ces femmes sont arrivées. Ou plutôt cette Tatoué. Son amie n’a rien d’extraordinaire mais elle l’est, et elle vient de nous le prouver. J’avoue qu’elle m’a fait peur la première fois, ce visage d’un blanc dangereux contrastant avec le noir de ses cheveux et de ses yeux. Et ce tatouage…comment décrire ce que j’ai ressenti ? Ce que je ressens encore en le regardant ? Magnifique, ténébreux, effrayant, attirant…
J’aurais voulu lui dire que s’opposer ainsi contre un membre de l’Armée n’aiderait personne mais elle semble encore plus têtue que moi quand il s’agit des personnes qu’elle aime. Parce qu’elle les aime, j’en suis sûr. Elle agit avec son amie comme je le fais avec Jun. Et comme elle j’aurais mis ma vie en danger pour le protéger. Pourtant sa punition est bien pire que la mienne. 30 coups de fouet, elle n’y survivra pas. Déjà 10 j’étais au bord de l’inconscience et je priais pour qu’on m’achève alors 30...C’était ou elle mourait, ou elle revenait en lambeaux. Debout contre le mur froid du cachot, je prie tout les dieux existants, si seulement il en existe, pour qu’elle survive. Cette femme, avec son courage et sa détermination, sa gentillesse et son amour, mérite de vivre.
Il y a un silence de mort dans la pièce sombre. Tout le monde attend, silencieux, le premier cri de souffrance. La salle des tortures est située tout près des cachots de sorte que les prisonniers puissent entendre ce qui est infligé à ceux qui se rebellent. C’est comme un avertissement. Le premier coup de fouet retentit, puis un deuxième et un troisième…aucun bruit. Tous se disent que la jeune femme a du courage, elle résiste. Les coups s’enchaînent, plus forts donc plus bruyants. Et le premier cri retentit dans la prison de pierre.
Emmie Le garde me pousse dans cette pièce presque aussi sombre qu’un cachot, éclairée faiblement par une petite lampe. Au milieu de la pièce il y a une chaise en bois, une table et quelques accessoires dont je ne connais pas le nom ni le rôle mais qui n’annoncent rien de bon pour moi. D’autres hommes sont là et ils m’attrapent par les bras pour m’empêcher de me débattre pendant que le colosse prend plaisir à m’enlever mon haut, puis mon soutien-gorge. Je me retrouve à moitié nue devant lui et violemment il m’aplatit sur la table en me tenant par les cheveux. Je ne dis rien même si la douleur de ma poitrine écrasée sur le bois est atroce. Je ne lui ferais pas ce plaisir. Un des gardes présents lui apporte un fouet et je ferme les yeux. Peut-être qu’ainsi la douleur passera plus facilement. Je ne pleurerai pas ni ne crierai. Pas question qu’il en retire de la satisfaction. Sans prévenir le premier coup s’abat sur mon dos et je m’accroche aux rebords de la table, m’écorchant les mains. Ça fait mal mais c’est supportable. Le deuxième vient ensuite, un peu plus présent mais tout de même surmontable. Au cinquième une larme coule le long de ma joue et je me mords les lèvres. Pas question que je crie, non…Le colosse attrape mes cheveux et me tire en arrière, faisant glisser sa langue le long de ma joue.
- Vas-y crie, je veux t’entendre hurler. Crie !
Il me lâche et enchaîne directement le coup suivant. Je n’ouvre pas la bouche même si ma peau est brulante et que je sens le sang couler le long de mon dos. J’ai l’impression qu’il est ouvert en deux à coup de couteau. J’ai envie de vomir et j’ai mal, atrocement mal. Ce n’est que le 7ème et je ne le supporte déjà plus. Quand le fouet s’abat à nouveau, je n’en peux plus. Il faut que j’extériorise cette douleur atroce alors, sous le regard vainqueur du garde, je crie à m’en briser les cordes vocales. Mais ça ne m’aide pas. Le sang coule de plus en plus, les coups sont de plus en plus brutaux et mes cris retentissent dans la pièce. Je ne sens même plus mon corps, je suis juste un bout de viande affalé sur une table. Mes mains ne s’accrochent même plus aux bords, j’ai à peine la force de crier. Je me sens partir. Je n’ai plus de souffle, plus d’envie, plus de courage ni de détermination…je n’y arriverais pas. Je ne survivrais pas. J’ai beau me dire que Célia et Noémie m’attendent, leurs visages se brouillent dans ma mémoire, elles disparaissent petit à petit et je vois un grand trou noir. C’est quand je me sens aller, au je-ne-sais combien de coup de fouet, que quelque chose m’arrête. Je ne l’ai pas touché, je n’ai pas eu le temps de l’observer. Ce tatouage. Si beau et si imposant sur un corps aussi parfait. Je veux le voir encore une fois. C’est bizarre, pourquoi je résisterais à toute cette souffrance pour un tatouage ? Pour ce Tatoué ? Le dernier coup s’abat sur moi et je gémis. C’est fini ? Je suis toujours vivante ? Le colosse m’attrape une nouvelle fois par les cheveux et me mets face à lui. Je ne le vois pas… je ne vois rien.
- Elle est encore vivante cette garce. Fille du Diable.
Il ne me rhabille même pas, me mettant juste mes affaires dans les bras et me traîne hors de la pièce jusqu’au cachot où je retrouverais les autres. Je suis nue, j’ai honte et mon dos continue de saigner. Je suis jetée dans la prison comme un vulgaire déchet et j’aperçois à peine le visage du garde blond avant de sombrer dans l’inconscience.
Tatoué Je souffre autant à chaque coup que j’entends. Je sais ce que ça fait et ses cris me déchirent les entrailles. Je verse une larme, mais qu’est-ce qui me prends ? Pourquoi est-ce que je pleure ? Noémie et la femme accompagnant la torturée pleurent dans les bras l’une de l’autre. C’est insoutenable, je veux partir. Je veux quitter cet enfer. Quand le dernier coup retentit, il n’y a plus un bruit. Nous attendons le retour de la femme, si tant est qu’elle est toujours vivante. Des pas se font entendre, ils arrivent. Le grand garde, un sourire aux lèvres, tire par le bras ce qui ressemble plus à un bout de viande qu’à un être humain. La pauvre femme est ensanglantée, à moitié nue et tient à peine debout. Il la pousse dans le cachot et elle tombe au sol sans réaction. Son dos est maculé des marques qui ont à peine cicatrisées dans mon propre dos. Le sang coule encore en abondance. Elle va mourir si on la laisse ainsi. Elle ne se relève pas, ne bouge pas un petit doigt. Le petit garde blond à l’entrée ouvre alors la porte et pose une bassine d’eau et une éponge au sol.
- Vous devriez vous occuper d’elle.
Je ne comprends toujours pas pourquoi il agit ainsi. Il est si différent des autres ! Je décide d’agir et prend la bassine avec moi, puis m’accroupis près du corps détruit de la femme au phénix.
- Tu m’entends ?
Aucune réponse. Je n’ose tout d’abord pas la toucher. J’ai toujours été quelqu’un de prude et respectueux, et toucher une femme sans son accord ne me ressemble pas. Pourtant là c’est vital. Je mouille l’éponge et commence à tamponner délicatement autour des blessures faites par les coups de fouet, sans pour autant les attaquer. Qu’elle soit inconsciente ou pas, elle devait ressentir la douleur. Son amie s’approche et, posant la tête de la femme sur ses genoux, couvre sa peau nue ainsi que sa poitrine en évitant de toucher son dos. Le rouge vif du sang associé à la blancheur de sa peau et au noir de ses cheveux rend la vue de cette femme allongée au sol horriblement magnifique. Son corps se convulse quand l’éponge passe sur une des blessures mais elle ne se réveille pas. Je continue mon ouvrage et l’eau de la bassine devient vite rouge lui aussi. Je finis par tout nettoyer, le sang ne coule presque plus. A travers les barreaux le garde nous regarde d’un air outragé. Je ne comprends pas. Et puis là je ne sais plus quoi faire. La laisser à l’air libre ou la couvrir ? Elle risquait d’être gelée mais les plaies avaient encore besoin d’être aérées. Je décide de la laisser comme ça et de la couvrir plus tard, quand le froid se ferait le plus sentir. J’ai mal pour cette femme qui n’a pas hésité à me donner sa couverture et qui m’a protégé. Je lui dois beaucoup.
- Tu peux prendre soin d’elle ? demandais-je à son amie. - Je…je ne sais pas. Normalement c’est Emmie qui s’occupe de tout. - Emmie ? C’est son prénom ? - Oui, fis la jeune femme en sanglotant. - Comment tu t’appelles ? - Célia. - Si tu veux Célia je peux me charger d’elle, m’en occuper pendant quelques heures. - Je ne sais pas si elle voudrait… - Dans son état elle n’est pas en mesure de choisir. Tu es d’accord ? - O…oui. Je m’en remets à vous. Mais laissez-moi l’habiller avant.
Je hoche la tête, me rendant effectivement compte que la jeune femme au phénix est dénudée, ce qui ne m’avait pas vraiment choqué au début. Je sens le rouge me monter aux joues à cette vue et me détourne pour me laver les mains et rendre le seau sali au garde. Je le vois hésiter avant de regarder autour de lui et de prendre la parole.
- Elle va mieux ?
Je suis surpris. Pourquoi un membre de l’Armée demanderait ça ? Ils sont censés n’avoir aucun intérêt pour notre existence.
- Oui, dis-je simplement. - Ne dis à personne que je t’ai posé la question.
Cet homme est définitivement bizarre mais je ne m’en préoccupe pas plus et m’approchant du corps de la femme, je la porte délicatement jusqu’au coin de la pièce où m’attend Jun et je la couche sur le ventre, la tête posée sur un bout de tissu. Doucement je relève son débardeur pour laisser à l’air libre les plaies de son dos. Encore une fois la vue de sa peau m’attire étrangement et je détourne le regard pour ne plus y penser. J’entends bientôt sa respiration devenir profonde et régulière, signe qu’elle dort et je baisse son vêtement avant de frissonner moi-même. Je la regarde pendant longtemps avant de m’endormir moi-même.
Emmie Je crie, du moins ai-je l’impression de crier mais personne ne semble m’entendre ou faire attention à moi. Je suis emprisonnée dans mon propre corps, il ne me répond pas. Je veux bouger ce bras mais il n’y a aucun résultat. C’est frustrant. Je sens une présence à côté de moi mais mes paupières refusent de s’ouvrir donc je ne sais pas qui c’est. Un étranger, je reconnaitrais Célia entre mille. Une main douce passe sur mon dos et la douleur reprend aussitôt, comme si elle n’attendait que ça. J’ai mal mais je ne peux pas le dire. Alors peut-être puis-je le montrer.
Tatoué 2 jours sont passés sans que la femme au phénix ne se réveille et je suis très inquiet, pour elle et pour son amie qui panique de plus en plus. Elle devient incontrôlable et si ça continue, elle aussi sera punie. J’ai tenté à maintes reprises de la calmer mais rien n’y fait. Cette femme a un comportement d’enfant. Surtout si on la compare à celle qui est toujours étendue au sol à côté de moi. Je pense que c’est un repos guérisseur, qu’elle reprend des forces mais si elle ne se réveille pas bientôt, je crains qu’elle finisse par mourir de faim. Délicatement je soulève son T-shirt, les marques sont toujours aussi vives, et frôle son dos de la paume de ma main. Aucune réaction. Je m’apprête à laisser tomber une nouvelle fois quand quelque chose attire mon attention. Une larme coule le long de sa joue, elle pleure. Je retouche à nouveau sa peau et une nouvelle larme apparaît. Elle est là, elle a mal et demande de l’aide. Seulement je ne sais pas comment faire.
- Jun. - Quoi ? - Regarde ça, dis-je en lui montrant du doigt le visage de la femme. - Elle pleure et alors ? - Tu ne crois pas que c’est le seul moyen qu’elle a trouvé pour nous faire comprendre qu’elle est consciente ? - Pfff ça semble un peu stupide. - Il faut qu’on fasse quelque chose. - Ta bonté te perdra frérot. - Ce n’est pas de la bonté…tu ne comprends pas, il FAUT que j’agisse. Mais le problème c’est que je ne sais pas comment. - Fais-lui mal. - Quoi ? dis-je, horrifié par sa proposition. Elle souffre déjà bien assez comme ça non ? - Moi je dis ça comme ça mais je pense que si tu lui fais mal, la douleur peut agir comme un moteur pour qu’elle se réveille. Comme…une décharge électrique dans son cerveau. Parce que c’est là que ça bloque. - Je refuse de lui faire ça. - Bon alors je m’y colle.
Avant que je puisse l’arrêter il presse sa main contre le dos rougie de la femme au phénix mais comme la première fois, il n’y a pas de réaction.
- Tu vois bien que ça ne marche pas. Arrête.
Mais au lieu de m’écouter il recommence, encore, encore et encore, pressant à chaque fois de plus en plus fort. J’avais oublié à quel point Jun est sadique, ceci même avec moi ! Et puis là, un mouvement. Infime, mais existant. Sa main a bougé.
- Tu as vu ? - Quoi ? fit mon cadet. - Sa main ! Elle a bougé ! Continue !
Mon demi-frère recommence à toucher son dos et là son bras gauche se convulse. Elle réagit. Et moins d’une minute plus tard, deux grands yeux noirs s’ouvrent pour me fixer.
Emmie Ma surprise est à son comble quand, après une douleur atroce, mes paupières s’ouvrent sur un homme au-dessus de moi, à une proximité qui frôlerait l’intimité et dont le tatouage accroche immédiatement mon regard. C’est le Tatoué. Je l’observe un moment, surtout parce que j’ai toujours de la peine à bouger. Sa voix grave et avec une note d’inquiétude, parvient à mes oreilles.
- Tu m’entends ? Ça va ? Fais-moi un signe. - Arrête de l’attaquer comme ça frérot, tu vas lui faire peur.
J’essaye d’articuler quelque chose et l’asiatique s’approche encore plus de moi.
- C…Célia. - Elle est là, elle va bien. Célia ! Elle est réveillée ! fait-il sûrement à l’adresse de mon amie.
Je l’entends approcher et je tente de me redresser, en vain. Mon corps est cloué au sol.
- Emmie ! Mon dieu j’ai eu peur Emmie ! Je croyais que tu allais m’abandonner ici !
« J’ai failli. » Mais ça je n’allais pas le lui dire. En bougeant un peu je sens une énorme brûlure dans mon dos et grimace.
- Tu devrais y aller doucement, dit le Tatoué à la mèche en m’attrapant le poignet.
Cette main, je l’ai déjà sentie sur ma peau. Celle qui m’a touché la première, ce doux contact qui a réveillé la douleur. Sans rien dire je me redresse difficilement sur mes coudes, souffle plusieurs fois et continue de me redresser petit à petit. Mon dos me fait horriblement mal, ma peau me tire. Je finis finalement par réussir à me mettre assise et fait face aux autres avant de me rendre compte que, sous mon T-shirt, ma poitrine n’est pas soutenue. Gênée, je me cache avec mes bras en regardant autour de moi après mon soutien-gorge, qui se trouve vers le coin de Noémie et Célia. Le rouge me monte vite aux joues en sachant que 2 hommes très beaux et à moitiés nus aussi me regardent et vont entendre la question que je vais poser.
- Célia…est-ce que tu pourrais…tu sais…dis-je en lui montrant de la tête le sous-vêtement un peu plus loin. - Quoi ? De quoi tu parles ? - Et bien tu vois…ça…
Ma meilleure amie me regarde comme une idiote.
- Elle te demande son soutien-gorge à mon avis, dit celui à la crête. - Jun ! Ça ne se dit pas ! le sermonne l’autre asiatique pendant que je le regarde avec des yeux ronds. - Oh c’est bon, pas besoin d’être choqué pour ça ! Comment tu l’aurais dit toi ? - Euh…bin…euh…
Le Tatoué commence un peu à rougir et je souris, je ne sais pas pourquoi. Mais je le trouve mignon, si gêné de parler de chose féminine.
- Mais Emmie, avec ton dos tu ne peux pas le mettre, me fait remarquer Célia.
Je n’y avais pas pensé. C’est pourtant évident non ? Mais impossible de ne pas le mettre non plus, je déteste avoir la poitrine non soutenue. Mon choix est fait.
- Donne. Je préfère souffrir plutôt que de rester comme ça. - Ça ne gêne personne tu sais… - Moi si. Euh…par contre je vais aller…ailleurs…pour faire ça.
Je commence à me traîner vers le coin d’en face quand quelque chose m’arrête. - Qui s’est occupé de ça ? fis-je en montrant mon dos. - Lui, dit le dénommé Jun en montrant l’autre Tatoué du doigt. - Ce n’est rien, c’est… - Merci.
J’espère avoir mit toute ma gratitude dans ce simple mot, parce que je n’en trouve pas d’autre. Lui qui ne me connait pas, dont le seul mot d’ordre est la survie, a prit soin de cette loque que j’étais il y a…quand au juste ? Combien de temps est passé depuis mon retour ?
- Célia, j’ai dormi longtemps ? - 2 jours.
2 jours ? Tant que ça ? Je devais vraiment être mal en point pour ne pas me réveiller avant. Arrivée vers Noémie, celle-ci saute dans mes bras, m’arrachant une grimace.
- Moins fort Noémie, j’ai un peu mal. - Oh Pardon. Je suis contente de te parler ! - Moi aussi. Tu aiderais Célia à me cacher pendant que je remets ça ? - Bien sûr !
Prenant les bouts de tissu, elles en font un rideau pour me protéger des regards des autres prisonniers. En effet le soutien-gorge me fait horriblement mal mais je pense le supporter. De toute façon je n’ai pas le choix.
16h étant passé depuis longtemps, je me suis recouchée près de mes amies mais même si je n’ose pas leur dire, la douleur est toujours là. Je me repasse cette scène de torture atroce dans ma tête et je me retiens de pleurer. Je dois être forte.
Je pense qu’il fait nuit quand je me réveille, le garde blond a été remplacé par un autre. Me redressant un peu, je regarde dans le couloir pendant un petit moment, essayant de ne penser à rien. Ce qui est très dur. Tout plein de questions me viennent en tête : comment ça va se passer ? Est-ce qu’on sortira un jour ? Mourra-t-on dans cette prison ? Mais surtout…pourquoi ai-je été appelée par deux fois « Fille du Diable » ? Je ne comprends pas. Tout ce qui est religion me passe au-dessus de la tête, je ne connais rien des croyances ou des symboles que peuvent représenter Satan et Dieu chez les religieux. Je ne me pense pas différente des autres Tatoués, même moins importante. Alors pourquoi ? Secouant la tête pour chasser ces pensées, je me recouche sur le ventre quand j’entends un « pssst » discret. Fronçant les sourcils, je regarde un peu partout avant de voir qu’en face de moi, le Tatoué à la mèche me fait un petit signe de la main, me disant de venir. Je suis blessée, il ne le sait donc pas ? Je me traîne tout de même vers lui et, comme d’habitude, tente désespérément de ne pas fixer trop longtemps le tatouage parcourant sa peau.
- Ça va ? me demande-t-il. - Oui, pourquoi ça n’irait pas ? - Bah…tu t’es fais torturer. Je sais ce que ça fait, ce qu’on ressent et je trouve étonnant que tu restes autant maître de tes émotions après ça. - Quoi, tu voudrais que je pète un câble ? Que je vous en veuille ? - Non je penserais que, comme moi, tu aurais envie de pleurer et de te confier à quelqu’un.
Et c’est vrai. Je meurs d’envie de crier mon malheur sur tous les toits mais à quoi cela servirait-il ? Nous vivons dans une société où c’est chacun pour sa peau. Pas le temps de pleurer ou de se plaindre. On accepte ce qui nous arrive sans broncher et on avance à l’étape suivante. Est-il trop naïf pour le savoir ?
- Et tu l’as fait au final ? - A vrai dire…non pas vraiment. J’ai pleuré un peu oui mais sinon…j’ai peur qu’on ne me comprenne pas vraiment. Désolé, je te dis de faire des choses que moi-même je ne fais pas dans la même situation. C’est stupide de ma part. - Stupide mais gentil. Merci, ça me touche beaucoup que tu t’en sois inquiété. Vraiment. Mais je te conseille d’arrêter ça.
Il me regarde d’un air surpris.
- Pourquoi ? - Tu sais aussi bien que moi qu’il n’y a pas la place pour ça. Tu devrais plutôt t’inquiéter de toi et de ton compagnon. C’est déjà un bien lourd fardeau, alors si en plus tu commences à te demander ce qui pourrait bien m’arriver, tu n’auras jamais fini tu ne crois pas ? - Oui…mais…Je soutiens que si tu veux en parler un jour, je voudrais bien t’écouter. Ne me demande pas pourquoi, c’est comme ça. - Si tu penses que c’est parce que tu me dois quelque chose pour la dernière fois… - Peut-être, ou peut-être pas. Ne me pose pas de questions et accepte mon aide.
Je ne sais pas quoi répondre, je me refuse d’être un poids pour qui que ce soit. Ce Tatoué a l’air gentil mais à faire ça il se compliquera la vie. Pourquoi ne veut-il pas le comprendre ? Et pourquoi moi je veux faire de même avec lui ?
- J’accepte ton aide, finis-je par dire, mais pas sûr que je m’en serve. - Ça me va, dit-il en souriant.
Il a un beau sourire, des lèvres bien remplies et…mais qu’est-ce que je fais ?
- Bon je retourne là-bas. - Ok. Bonne nuit Emmie. - Comment…? - Je l’ai entendu et retenu c’est tout. Je suis Sakurai Sho, mais appelle-moi juste Sho. - Bonne nuit alors.
Et là j’ai encore plus de questions qui tournent dans ma tête qu’avant, pourtant je m’endors assez facilement.
J’ai l’impression de n’avoir dormi que 2 heures à peine quand j’entends la porte s’ouvrir et, comme les autres prisonniers, je me redresse pour voir ce qu’il se passe. Des gardes sont là et avec eux deux inconnus qu’ils jettent dans le cachot, tout près de nous.
- Voilà les nouveaux.
A la prochaine ;) |
| | | AibMasaRo I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Mer 21 Déc - 3:57 | |
| Aibaaaa Ninooooo Désoler, commentaire inutile mais il est 5h du mat et je suis sur mon port xD
EDIT : Me revoili, me revoila ! Ton chapitre est trop biiien ! La scène de torture était incroyablement bien décrite, limite ça m'a donné des frissons ! Et c'était magnifique, bon ok c'est bizarre de dire ça pour de la torture mais j'ai trouvé qu'elle était magnifique à résister comme ça... Sho qui nettoie son corps et tout c'est trop attentionné ♥
J'aime, j'aime, j'aime. La preuve je l'ai lu à 5h du mat... xD |
| | | Inata I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Mer 21 Déc - 16:14 | |
| Bon allez, il faut bien le dire: LA SUITEEEEEE!!!!!!!!! Je la veux. Super le chapitre, on se croirait avec Emmie pendant la scène de torture! Et ils sont légerement amoureux les deux, sa commence!!! Ma scène préféré? Doit-je le dire??? LE REVEIL AVEC JUNNNNNNNNNNN!!!!!!!!!! MOI AUSSI MOI AUSSI!!!!!!! Oups faut que je me calme. On fait retomber la pression, et elle remonte juste apres!!! C'est qui qu'est rentrée??? Bon je m'en doute un peu beaucoup mais fallait que je dise!! Allez le suivant maintenant! |
| | | Midouu I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Jeu 22 Déc - 20:12 | |
| C'est juste...magnifique! Je sais que c'est bizarre de dire ça étant donné que l'histoire du récit est assez sombre mais c'est vraiment bien écrit. Tu as vraiment du talent pour ça! :o En tout cas, j'adore! :D Et ça me donne vraiment envie de voir une adaptation cinématographique. ^.^ Bref, j'ai trooop envie de voir la suite, j'suis devenu accro à ton histoire, j'crois.. x) |
| | | AibMasaRo I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Jeu 22 Déc - 20:44 | |
| Magnifique on pense tous pareil ;) |
| | | Biditoche I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Dim 25 Déc - 19:16 | |
| Yeaaaaaaaaaaaaaaaaah :D
Chapitre 4- Spoiler:
Il n’y a aucun bruit ni aucun mouvement dans le cachot, à part ceux des gardes qui finissent par s’en aller, laissant les nouveaux prisonniers avec la « couverture » qui leur est donnée, comme à tous. Puis les autres Maudits finissent par se rendormir, oubliant complètement que deux malchanceux viennent de les rejoindre. Ceux-ci vont s’assoir au centre de la pièce, à la place même où Emmie et Célia se tenaient quelques jours auparavant. C’est comme une tradition : les nouveaux vont toujours se placer au milieu pour ensuite s’attribuer une place ailleurs dans le cachot et devenir ainsi des membres permanents. C’est comme ça et personne ne trouve rien à y redire.
Emmie
Encore deux asiatiques, c’est à croire qu’il n’y a que ça dans les environs ! Mais ces deux-là sont différents des Tatoués en face de moi. Je ne sais pas encore quel genre de Maudit ils sont mais je parierai sur des Homosexuels, à la façon dont ils se tiennent la main et dont ils se regardent. Un peu de discrétion s’il vous plaît ! Je les observe de mon coin, essayant de ne pas me faire repérer. L’un des deux hommes est petit, aussi petit que le garde blond à vrai dire, les cheveux noirs courts et les yeux perçants. Il ressemble à un enfant ! J’avoue que son regard me fait un peu peur, il semble dur et froid à part quand il est posé sur son compagnon. Qui lui est grand, plus grand que les Tatoués. Les cheveux caramels et en bataille, il est au bord des larmes et j’ai de la peine pour lui. Il semble être quelqu’un de bon mais après ce n’est qu’une impression. Je pense que comme la plupart d’entre nous, il n’a pas choisi ce qui lui est arrivé. Depuis quand aimer est-il le synonyme de condamné ? Parce que s’ils s’aiment c’est le cas. Punis pour les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, comme Célia avec Valérie. Le petit se tourne vers moi et je ferme les yeux, faisant semblant de dormir. Non pas que je ne veuille pas lui parler, c’est juste que je n’ose pas cette fois-ci, la douleur dans mon dos me rappelant les conséquences que j’ai subi à cause de ce genre d’action. La fatigue me rattrape bien vite et j’oublie les deux nouveaux venus pour sombrer dans un profond sommeil qui j’espère, me sera réparateur.
Inconnu 1
Les autres ne nous regardent même pas, nous sommes ignorés. Nous n’avons pas d’importance. Ça me fait un peu de mal, je n’ai pas l’habitude qu’on ne se soucie pas de moi comme ça. J’ai d’habitude un très bon contact avec les gens, ils viennent facilement à moi et vice-versa. Pourtant là c’est différent et j’en suis blessé. Tout ça parce que j’ai été jugé Maudit, c’est stupide ! Mais je n’ai aucune honte d’aimer l’homme à mes côtés, il est ma vie, mon futur et surtout, le présent que je chéris. Le monde a beau n’être qu’un enfer, je supporterai d’y vivre s’il est près de moi. Kazu…
Inconnu 2
C’est quoi ça ? Pourquoi les prisonniers ne sont pas plus curieux de notre présence ? Pourquoi ne nous demandent-ils pas pourquoi nous sommes ici avec eux ? Ah si, la femme couchée sur le ventre, je suis sûre qu’elle m’a regardé…tiens, elle est bizarre. Pff comme si je ne l’avais pas vu me reluquer ! Une Tatouée…peu m’importe. S’ils ne se préoccupent pas de nous, alors nous ne nous préoccuperons pas d’eux. Masaki frissonne à côté de moi et je m’empresse de le frictionner, il est si fragile que j’ai toujours peur qu’il flanche d’une minute à l’autre. Je le couvre de la couverture, tu parles d’une couverture !, que les gardes nous ont donné mais ça ne le réchauffe pas. Pourquoi a-t-il fallu qu’il soit plus grand que moi ? Nous blottissant l’un contre l’autre, le froid semble un peu plus facile à supporter. La jeune femme qui l’instant d’avant me regardait maintenant dort profondément. A côté d’elle il y a une autre femme blonde et une petite Noire. Nous sommes assez nombreux pour un si petit espace. Je ne prends pas la peine de me retourner pour voir les autres, je sais par avance qu’ils ne m’intéresseront pas. Oui je suis comme ça, à part mon bien-être et les personnes qui représentent de l’intérêt pour moi, le reste n’a aucune importance à mes yeux et au mieux je les oublie. Cruel, mais efficace depuis ces 6 dernières années. Par contre les deux Tatoués à ma droite ont vite attirés mon attention, tout d’abord parce qu’ils ont la même origine que moi, ensuite parce que leurs tatouages sont grandioses, je n’en ai jamais vu de tels, et surtout parce qu’un des deux m’intrigue énormément. Il n’arrête pas de fixer la femme couchée au sol en face de lui. Ce serait-il passé quelque chose avant qu’on arrive ? Son regard croise alors le mien et il détourne rapidement la tête, comme fautif. Et puis je comprend ce qu’il fixait ainsi : un magnifique phénix noir et rouge s’étendant sur la peau blanche, aussi blanche que la mienne, de la Tatouée. Il me fait peur car même si cet animal n’est pas le signe du Mal, qu’il soit aussi noir me donne des frissons. Un tatouage avec une si forte symbolisation et une telle couleur ne doit pas être très apprécié ici. Masaki m’arrache de ma contemplation en se serrant un peu plus contre moi et c’est en tournant ma tête vers lui que je remarque que le Tatoué d’avant me fixe en fronçant les sourcils. Je décide de ne pas faire attention à lui, je ne veux pas nous attirer des ennuis. Cependant j’ai une mauvaise impression : il y a une atmosphère étrange dans ce cachot. Très étrange. Trop étrange.
Sho
Je n’aime vraiment pas comment il l’a fixé. Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée mais je sais que l’impression que j’en ai est mauvaise. Il a beau visiblement être Homosexuel, ce regard qu’il a posé sur Emmie me dégoûte, et pourtant il n’y a aucune raison à ça n’est-ce pas ? Ce petit japonais aux yeux perçants semble sournois et rusé, comparé au charme que dégage son compagnon. Il donne envie qu’on le protège mais les paroles de la femme au phénix me reviennent en mémoire et elle a sûrement raison. A trop vouloir protéger je ne ferais qu’apporter le danger. Je n’ai pas la capacité de gérer plusieurs personnes à la fois, j’ai déjà de la peine à contrôler les sautes d’humeurs de Jun ! Et puis les nouveaux semblent s’en sortir très bien tout seuls. Mais pourquoi il fait toujours aussi froid ?
- Sho, dit mon demi-frère en me coupant dans mes pensées. - Quoi ? Tu as besoin de quelque chose ? - Non mais…pourquoi tu n’arrêtes pas de la regarder ? Qu’est-ce qu’il y a ? - He ? Regarder qui ? dis-je de la manière la plus innocente que possible. - Arrête de te foutre de moi. La femme en face, tu la fixes continuellement ça devient soûlant. - Tu délires, je ne la regarde même pas ! - C’est ça ouai. C’est quoi ? Ses yeux marrons ? - Ils sont noirs, répondis-je avant de me rendre compte qu’il venait de me tendre un piège.
Jun ricane.
- Et tu ne la regardes pas… - N’importe quoi, tous ceux qui lui ont parlé l’ont vu, même toi je suis sûr. - Je suis déçu que tu me mentes.
Je ne trouve rien à répondre parce que je ne peux pas expliquer à Jun pourquoi mes yeux reviennent automatiquement sur cette personne, je ne le sais pas moi-même !
- J’avoue que son tatouage est impressionnant et que te connaissant tu puisses éprouver de l’intérêt mais de là à la mater 24h/24h c’est un peu exagéré. - Lâche-moi putain tu fais chier.
Mon demi-frère me regarde alors avec des yeux ronds et je me rends compte de ce que je viens de dire.
- Bah d’accord, sympa. - Excuse-moi, je ne voulais pas… - Non non c’est bon, j’ai compris. - Jun… - Tu vois ça c’est mon genre de réplique. Je pensais que tu étais plus mature et réfléchi que moi mais apparemment je me suis trompé. Le chieur se tait.
Je ne voulais vraiment pas dire ça mais le fait qu’il insiste m’énerve un peu. Pourtant jamais je n’ai parlé ainsi à mon demi-frère, il est une des personnes que je respecte le plus. Mais que m’arrive-t-il au juste ? Jun me tourne maintenant le dos et fait semblant de dormir. Comment vais-je arranger les choses ? Cette question m’a occupée l’esprit tout le reste de la nuit et je me rends compte qu’il s’est passé des heures quand, un à un, les prisonniers se réveillent. Comme d’habitude il n’y a pas un bruit sauf du côté de la famille Non-croyante et de Noémie. Cette fillette est vraiment attachante, je me demande pourquoi je n’ai pas cherché à mieux la connaître avant. Peut-être la peur de l’inconnu ? Après tout c’est un peu à cause d’elle si…Non, pas question que je pense ni ne dise ça. Célia se réveille à son tour, suivie d’Emmie qui grimace en se mettant à genoux. Je me souviens que je suis resté couché plus d’une semaine de peur de ressentir la douleur. Elle est vraiment courageuse. J’entends alors des murmures, qui proviennent du centre de la pièce. Le grand japonais est en train de murmurer, si ce n’est carrément parler, quelque chose à son compagnon qui le regarde d’un air désolé. Comme tous les nouveaux, il se demande quand il pourra manger. Ça fait tellement longtemps que je suis là que je ne sais même plus ce que j’ai ressenti à mon arrivée. A part de l’effroi. En face de moi la femme au phénix regarde les nouveaux avec hésitation puis fini par se traîner vers eux à quatre pattes. Elle fait quoi au juste ? Elle s’approche du plus grand et lui murmure quelque chose. Je tends l’oreille pour entendre : il s’agit des instructions concernant le quart d’heure de liberté. Mais à ce moment-là son bras gauche sur lequel porte tout son poids flanche et elle tente de se rattraper à l’homme, s’accrochant à sa veste. Tout se passe alors rapidement. Le plus petit lui saute dessus, lui criant de s’écarter et dans un mouvement protecteur la pousse violemment, la faisant lâcher prise et tomber en arrière. Je n’ai pas eu le temps d’arriver pour la rattraper qu’elle s’effondre au sol et qu’un long cri déchire le silence du cachot au moment où son dos entre en contact avec la pierre froide. Elle hurle de douleur et devant elle les deux asiatiques sont pétrifiés de stupeur. Quand j’arrive à son niveau le plus grand s’apprête à la toucher. Emmie est encore plus blanche que d‘habitude, les dents serrées pour stopper son cri et les yeux fermés. Elle semble chercher une prise au sol et elle sue énormément.
- Ne l’approche pas ! dis-je à l’homme aux cheveux caramels. Ne la touche surtout pas ! - Mais…pourquoi ? Elle a mal ?
Je ne me préoccupe pas de ce qu’ils peuvent dire ou demander et passant mes bras autour de ceux de la jeune femme, j’essaye de la relever le plus doucement possible. Elle s’accroche à ma peau d’une façon désespérée, me griffant les omoplates comme si cela pouvait lui enlever un peu de sa douleur.
- Doucement…Doucement…
Me mettant à genoux je la fais s’assoir sur moi, comme quand on porte un enfant. Sa tête repose dans mon cou.
- Mais qu’est-ce qu’il se passe ? râle celui aux yeux perçants. Pourquoi elle gueule comme ça ?
Je me retourne vers lui, la colère montant de plus en plus.
- T’avais besoin de la pousser comme ça ? T’es taré ou quoi ? - Pas besoin de hurler pour ça ! Et personne ne touche à Masaki, qui sait ce qu’elle lui aurait fait ! - Elle a perdu l’équilibre tout simplement ! Espèce de parano ! Regarde ce que tu as fait ! - Du calme Sho, me dit Jun qui nous avait rejoint. Il ne savait pas aussi. - N’empêche que… - Stop…on ne s’engueule pas pour moi…
Emmie relève un peu la tête et s’écarte progressivement de moi. Bizarrement je ne veux pas qu’elle le fasse. Elle est toujours aussi blanche et parait sur le point de s’évanouir.
- Je n’ai rien. - Tu plaisantes j’espère ? Qui sait ça peut s’être rouvert ! - C’est bon j’ai dis, je n’en tiendrais rigueur à personne sauf à moi-même. J’aurais dû faire plus attention. - Ano…vous pourriez nous expliquer ? demande le plus grand. - Désolée je retourne à ma place. Encore vraiment désolée de vous avoir dérangés. - Attends, fait le plus petit, je veux m’excuser aussi. Et Dieu sait que ça ne me ressemble pas. Mais je croyais que tu lui voulais du mal. - Ce n’est rien je t’assure. - Mais tout de même, pourquoi tu as hurlé comme ça ? - Pour rien. - Si pour quelque chose, dis-je alors, la colère n’étant toujours pas retombée.
Je lui attrape fermement les poignets et soulève doucement le T-shirt dans son dos, dévoilant les cicatrices qui sont encore bien rouges.
- Mais tu fais quoi là ? - Kazu…Kazu c’est horrible…
Le plus grand commence à pleurer et son compagnon le prend dans ses bras, tentant de le calmer.
- T’es fier de toi ? m’engueule Emmie en se défaisant de ma prise. T’es content ? Regarde ce que tu as fait, il pleure maintenant ! Bravo. Personne n’avait besoin de voir ça.
Son regard est devenu froid et dur, ses sourcils sont froncés mais au fond de ses yeux je la vois prête à verser une larme. Elle se détourne rapidement et retourne aussi vite que possible dans son coin sans un regard pour nous.
- Tu commences vraiment à faire n’importe quoi.
Furent les seuls mots que Jun m’adressa jusqu’à 16h. Le silence avait été pesant et l’est encore. Je pensais avoir bien fait en montrant à ces deux hommes ce qui a provoqué les cris d’Emmie mais tout s’est finalement retourné contre moi. Non vraiment je ne comprends pas. J’aurais dû faire quoi, me taire et les laisser la brutaliser encore et encore tout ça parce qu’elle les aura frôlé ? Stupide. Bon ok je me suis peut-être un peu laissé aller…beaucoup ? Le garde blond ouvre la porte et, renouvelant les instructions, nous laisse finalement sortir. Emmie sort en dernière mais au regard qu’elle me lance je ne m’approche pas. Elle se traîne péniblement dans le couloir et me retournant je la vois un instant s’arrêter pour se tenir au mur. Elle respire difficilement. Impossible que je la laisse comme ça. Sous le regard surpris de Jun je fais demi-tour et je m’approche de la jeune femme.
- Va-t-en. - Je vais t’aider. - Je n’ai besoin de personne, regarde je vais très bien.
Elle dit ça en se relevant mais elle titube aussitôt.
- Prends ça comme un moyen de me racheter vis-à-vis de ce que j’ai fait tout à l’heure. - Va rejoindre les autres, je peux m’en sortir toute seule. - Tu es têtu. - Et toi stupide.
Ses mots me font mal, pourquoi me dire ça ? Je sais que j’ai eu tort mais de là à…
- Arrête de te mêler des affaires des autres. Regarde comment j’ai fini, tu veux vraiment recommencer cette torture ? - Non mais… - Alors barre-toi avant qu’on ne se rende compte que tu essayes de m’aider. Arrête d’être gentil, pense à la personne qui t’accompagne ! Elle mérite beaucoup plus d’attention que moi. Je te l’ai déjà dit, tu ne peux pas t’inquiéter pour tout le monde comme ça ! Occupe-toi de ta propre survie, je m’arrange avec la mienne.
Toujours appuyée contre le mur, elle commence à avancer faiblement. Non là j’en ai vraiment marre de me faire traiter de stupide !
- Pourquoi toi tu le ferais et pas moi ? Les conséquences de mes actes ne regardent que moi alors si je veux t’aider je t’aiderais ! Peut importe ce que je dois subir.
Elle s’arrête mais ne se retourne pas et je franchis le peu de distance qui nous sépare, me plaçant face à elle. Emmie a les yeux fermés et est toujours aussi blême.
- Je t’en prie, murmure-t-elle, ne fais pas ça…
Une larme coule le long de sa joue.
- Ne pas faire quoi ? - Ne t’approches pas de moi. Ne cherche pas à m’aider d’un quelconque manière que ce soit. Ne pense même pas à moi. N’envisage pas mon existence. - C’est idiot ce que tu dis, c’est trop tard. - Pas question que je revive ça.
Elle repart dans l’autre sens et me laisse là, perdu. Mais de quoi elle parle ? C’est vrai que je ne connais rien de cette femme, lui serait-il arrivé quelque chose qui la pousse à rejeter mon aide aujourd’hui ?
- Attends il faut que tu manges, tu dois reprendre des forces, ça fait 3 jours que… - LAISSE-MOI !
Elle crie si fort que j’ai l’impression que ses cordes vocales se sont perforées.
- Vous jouez à quoi là ? demande le gardien blond en venant vers nous. Ne restez pas dans le couloir.
Emmie rentre dans le cachot et moi je vais aux cuisines. Je ne la comprends définitivement pas. Et bien si elle ne veut absolument pas d’aide elle n’en aura pas. Je ne vais pas me casser la tête avec elle si elle ne le souhaite pas.
J’ai bien perdu 8 sur les 15 minutes qui nous sont accordées à parler avec la femme au phénix et j’ai dû manger en quatrième vitesse, ce qui n’est en somme pas très difficile vu la mixture qu’on nous sert chaque jour. Quand nous rentrons au cachot Emmie est accroupie au sol, les genoux repliés contre la poitrine et son visage qui l’instant d’avant était sombre maintenant s’illuminait d’un sourire pour accueillir Noémie et Célia près d’elle. J’en étais sûr, cette femme cache quelque chose.
La blonde est en train de jouer avec Noémie pendant que la femme au phénix se repose dans un coin sombre. Je m’approche d’elles et participe pendant un moment à leur jeu avant de prendre Célia à part.
- Elle va mieux ? lui demandais-je. - Elle semble en pleine forme même si je vois très bien qu’elle est fatiguée. Emmie ne laisse jamais voir ses faiblesses mais à force je réussis à en percer quelques unes. Même si ça devient de plus en plus dur depuis… - Depuis ? - Je…je ne devrais pas en parler, c’est personnel. - Oh. D’accord je comprends. - Ça fait longtemps que ton ami et toi êtes ici ? - 6 mois et c’est mon demi-frère. - Pardon je ne savais pas. - Pas de soucis. - Comment…vous avez fait ? Pour vous en sortir ? - On compte l’un sur l’autre, c’est l’essentiel. - Malheureusement je suis si nulle qu’Emmie ne peut pas compter sur moi. - Pourquoi tu dis ça ? Je suis sûr que ce n’est pas ce qu’elle pense. - Oh si, je ne suis pas débrouillarde, je ne fais rien toute seule ! Dès que j’ai un problème c’est à elle que j’en parle et la plupart du temps elle m’aide à les résoudre. Elle fait toujours tout pour moi et je ne lui rends pas la pareille. Elle est si forte ! Et moi si…bête. La preuve quand elle s’est réveillée la seule chose que j’ai pu faire ou dire au lieu de lui demander si elle avait besoin d’aide c’est de me plaindre que sans elle j’étais perdue. Mais c’est vrai si elle n’était pas à mes côtés…je serais morte ou emprisonnée depuis 4 ans. - 4 ans ? - Oui nous fuyons l’Armée depuis toutes ces années mais si ça été possible c’est grâce à elle. Chaque jour je me sentais prête à flancher, à renoncer mais non, elle me relevait toujours. Pour Valérie… - Valérie ? Qui est-ce ? - Je…c’est…c’était plutôt…ma petite-amie. Je suis Homosexuelle. Elle a été tué en nous défendant et Emmie m’a juré de prendre soin de moi. Elle a fait ça après ce qui lui est arrivé, c’est affreux. C’est vraiment la fille la plus courageuse que je connaisse. - Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Enfin je vais savoir.
- Emmie…ses parents…ils ont été assassinés parce qu’elle est une Tatouée.
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| | | AibMasaRo I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Lun 26 Déc - 11:51 | |
| Aimiya !!! :D
J'adore ce chapitre, l'arrivé de Nino et Aiba, même si c'est une fic tu respecte bien leur caractère réel (enfin ce que nous on connait à travers les émissions) et je trouve ça génial. Le fait que Nino protège Aiba est trop mignon !
Emmie qui rejette Sho, d'un côté ça me fait de la peine mais aussi Sho il faut vraiment qu'il fasse attention :$
Hâte de voir la suiiiiiiiiite ! |
| | | Inata I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Lun 26 Déc - 18:45 | |
| Super, encore et toujours! ^^ Aiba qui pleur trop kawa¨iiiiii La suite pour uand??? |
| | | Biditoche I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Lun 9 Jan - 10:24 | |
| XD je suis trop en retard mais j'ai bloqué après Riida (qui apparait dans la fic) Chapitre 5
- Spoiler:
Garde Rien ne me prédestinait à être un membre des forces du pays, pourtant aujourd’hui c’est ce que je suis. Je m’appelle Ohno Satoshi, j’ai 29 ans et je fais partie de l’Armée de Gloria.
En 2064, lors de la prise de pouvoir de la Reine, mes parents et moi-même nous sommes ralliés aux Fidèles car nous étions trop pacifistes pour être Résistants et, j’avoue, nous avions trop peur de nous rebeller. De la couleur verte des médians je suis parvenu au bleu, et un jour on m’a proposé de faire partie de l’Armée. Il est rare qu’on vienne nous chercher, et dans ce genre de cas c’est ou on accepte ou on meurt. Bien sûr j’ai accepté et je me suis retrouvé à la garde d’un des cachot de la prison de l’Est. Au début il y avait peu de gens et au fur et à mesure ça s’est rempli, si je puis le dire ainsi. A ce jour les deux dernières personnes qui y sont entrés sont deux asiatiques Homosexuels, Aiba Masaki et Ninomiya Kazunari.
Il est important de savoir que lorsqu’un prisonnier arrive ici, il est répertorié sur une puce numérique et toutes les informations le concernant sont communiquées à La Reine, puis aux gardes qui les surveillent. Je suis au courant de la vie de chacune des personnes qui sont sous ma responsabilité. Pour certains gardes c’est pour mieux faire pression sur eux, leur montrer qu’on sait tout de leur vie. Pour d’autres c’est juste une manière d’éviter les mauvaises surprises. Je n’aime pas du tout leur façon de penser. Ces personnes sont des humains comme moi, leur vie ne regarde qu’eux et on ne devrait pas utiliser ces informations à mauvais escient. Bien sûr c’est un théorie que je n’ai jamais partagé avec qui que ce soit, au risque de me faire emprisonner moi-même. J’ai toujours réussi à éviter de punir un prisonnier pour mauvaise conduite, je répugnerai à le faire. Fouetter un homme ou une femme est bestial, le faire relève de l’inhumanité et si moi-même je dois le faire un jour, je ne me considérerai plus comme une être humain valable. Mais j’ai beau penser ça je sais que si on me le demande, je n’oserai pas refuser. C’est ça le pire. Je suis un lâche.
J’aurais dû faire quelque chose pour cette pauvre Tatouée qui a supporté 30 coups de fouets avec un immense courage. A côté d’elle je ne suis rien, j’ai honte. Elle a fait ce qu’elle pensait être juste mais on l’a puni pour ça. Tout ce que moi j’ai fait c’est donner un seau d’eau et une éponge alors que les prisonniers, du moins quelques uns, à l’intérieur ont pris soin d’elle. J’aurais voulu leur montrer mon soutien, leur dire que je ne suis pas d’accord avec tout ça mais c’est risqué. Ils pourraient très bien me dénoncer, après tout par désespoir les gens sont capables de tout. J’en suis la preuve.
Et puis surtout j’ai peur d’une personne en particulier. Depuis que ce Tatoué est arrivé il y a 6 mois, je ne peux penser à autre chose. Il ne m’a regardé qu’une seule fois et pourtant c’est toute une flopée de sensation que j’ai ressenti. De la peur oui, mais aussi de l’attirance et surtout du mépris envers moi-même de le garder ici emprisonné. J’ai même honte d’avoir été soulagé que ce soit son compagnon qui ce soit pris 10 coups de fouet à sa place, pour l’arrogance dont il avait fait preuve envers un de mes collègues. Pourtant l’autre Tatoué n’avait rien fait de mal. Il paraissait même plus doux et de ce que je sais de lui, parce que je connais toute sa vie, il n’a jamais cherché les ennuis. Mais celui qu’il protégeait, et qu’il protège encore, est arrogant et parfois violent. Pourtant je sais, je sens qu’il n’est pas ce qu’il y a écrit sur cette puce. C’est plus que ça. Mais le saurais-je un jour ? Et surtout…comment ?
Sho
Le dos contre le mur, les jambes repliées contre mon torse, je regarde Emmie. Encore et encore, en me disant que je suis un idiot. Qu’en insistant je l’ai encore plus enfoncée dans son malheur qu’elle ne l’est déjà. Les dernières paroles de Célia tournent en rond dans ma tête, ne voulant pas quitter mes pensées. Pourquoi est-ce ainsi ? Pourquoi tant de cruauté ? Qu’est-ce qui passe par la tête de ces personnes qui tuent des êtres innocents tout ça pour un tatouage sur la peau ? Mais où va le monde ? Croient-ils vraiment que parce que nous sommes dessinés nous allons faire le mal ? Il doit faire nuit à présent, mais ça impossible de le savoir. Tout le monde dort, sauf moi. Je n’arrive pas à fermer les yeux, du moins je ne peux pas car dès que je le fais, des millions et des millions de questions affluent dans mon cerveau et me torturent l’esprit. Il n’y a pas un bruit…il n’y avait pas un bruit, parce que maintenant j’entends clairement un petit son discret que je n’arrive pas à identifier. Me concentrant, je me rends compte qu’il vient d’en face. Célia est-elle encore en train de pleurer ? Ou Noémie ? Ne trouvant de toute façon pas le sommeil, je décide d’aller voir et surtout tarir ses larmes qui bientôt réveilleront les autres. Pourtant quand j’arrive vers Noémie, je constate qu’elle est couchée dans les bras de Célia, les deux dormant d’un profond sommeil. Alors…je me retourne vers la femme au phénix, recroquevillée en position fœtale et dont petit à petit je remarque les soubresauts. C’est elle qui pleure. Et là j’hésite. Elle m’a fort bien fait comprendre qu’elle ne souhaitait l’aide ni le sacrifice de personne, pourtant maintenant que je me suis approché et que je vois des larmes couler le long de ses joues, il m’est impossible de ne rien faire. Je pose ma main sur son épaule pour l’informer de ma présence et elle sursaute si violemment que je m’écarte.
- Dans « laisse-moi » qu’est-ce que tu n’as pas compris au juste ?
Je soutiens son regard qui s’essaye hostile mais qui, je le sais, ne l’est aucunement.
- J’ai entendu du bruit et… - Pardon de t’avoir réveillé, je ferais moins de bruit. Tu peux aller te recoucher.
Pourquoi être si méchante à mon égard ?
- Pourquoi pleures-tu ? - Ça ne te regarde pas. - Tu veux savoir pourquoi mon demi-frère et moi sommes là ? - C’est ton demi-frère ? - Oui. - Me crois-tu bête au point que je ne sais pas que ce sont vos tatouages qui sont la cause de votre emprisonnement ? - Il n’y a pas que ça. Ces tatouages…c’est moi qui ai poussé Jun à les faire. Je pensais que ce serait une bonne idée, qu’ainsi nous serions lui et moi plus unis et exceptionnels. Mais ça a été tout le contraire. A cause de moi nous nous retrouvons dans ce cachot comme de vulgaires animaux sans grand intérêt si ce n’est qu’ils croient que nous sommes dangereux. Je m’en veux tellement. Si je n’avais pas eu cette idée stupide, lui et moi serions peut-être encore dans notre appartement, à décider de qui d'entre nous deux est la personne la mieux placée pour dire à l’autre quoi faire. - Pourquoi me dire tout ça ? - Tu n’es pas la seule à culpabiliser. - Qui a dit que….
Son regard se tourne vers son amie qui dort toujours et Emmie se mort la lèvre inférieure.
- Un jour elle nous perdra… - Elle s’en veut tu sais. Elle a conscience qu’elle est un poids. - Je ne la vois pas comme ça. Je veux qu’elle s’en sorte, qu’elle soit une des personnes qui sortira saine et sauf de cet enfer. Le reste m’importe peu. Je ne vis que pour qu’elle survive. - Pourquoi dire ça ? Ta vie n’a donc aucune importance à tes yeux ? Tu ne veux pas toi aussi quitter tout ça ? Retourner dehors ? Faire ce que tu veux sans qu’on te critique ? - Je n’ai pas de raison de vouloir ça. Il n’y a rien qui m’attend dehors.
Ses paroles sont empruntes d’une tristesse profonde, elle ne me regarde pas. Je sais qu’elle repense à ce qu’il lui est arrivé, à l’horreur à laquelle elle a assisté.
- J’aimerais te donner une raison de penser le contraire. - A quoi ça te servirait ? Concentre-toi sur ta propre existence au lieu de vouloir sauver la mienne. - Emmie…et si je te disais que je sais ce qui te pousse à te sacrifier pour Célia, accepterais-tu que je t’aide ne serait-ce qu’un peu ?
La jeune femme releva la tête vers lui.
- Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? - Elle m’a révélé ce qui est arrivé à tes parents. Je suis vraiment désolé.
Elle ferma les yeux, les sourcils froncés et secouant négativement de la tête.
- Je te promets de garder le secret mais je suis sûr que tu as besoin d’une épaule sur laquelle t’épancher. Parce que tu n’as jamais montré ta tristesse n’est-ce pas ? - Je ne veux pas parler de ça. C’est trop… - Douloureux ?
Assise en face de moi, la femme au phénix fond soudainement en larme, la tête entre les jambes. D’abord hésitant, je finis par la relever et essaye de mon mieux de la réconforter.
- Je me déteste, c’est de ma faute s’ils sont morts. Si je n’avais pas fait ce truc sur ma peau jamais, jamais ils n’auraient fait ça pour moi. Pourquoi… - Raconte-moi.
Flashback
Ma veste bien remontée jusqu’à mon cou pour cacher mon tatouage, je marche en direction de chez mes parents, évitant de me faire repérer par les Fidèles ou les quelques gardes qui passent parfois dans la rue. Depuis 2 ans je me cache autant que je peux, sortant seulement pour me ravitailler ou rendre visite à mes parents et Célia. Je prends mes précautions. J’arrive sans soucis devant la petite maison de mes parents et comme à chaque fois je suis accueillie comme si j’étais une reine. Ma famille et moi sommes très unis, notamment parce que je suis fille unique. Je ferais tout pour mes parents et ils feraient tout pour moi. Après un repas copieux confectionné par ma mère, mes parents et moi jouons aux cartes sur la table de la salle à manger tout l’après-midi. Nous le faisons souvent. Seulement cette fois-ci la sonnette de la porte d’entrée retentit et on frappe violemment à la porte. Ma mère se lève pour regarder à la fenêtre et son visage devient grave. Comme si mon père avait deviné qui c’était à son expression, il se précipite vers la porte pendant que ma mère m’attrape par le bras fermement et me dit de l’attendre dans la petite pièce sous l’escalier. Je ne comprends pas tout de suite ce qu’il se passe mais je rechigne à le faire. Pourquoi faire ça ?
- Aie confiance Emmie, je sais ce que je fais. On t’aime tu sais.
Avec une violence que je ne lui connais pas, elle me jette dans la pièce sombre sans lumière et j’entends le verrou tourner. Elle m’a enfermée. Des voix inconnues se font entendre dans la maison et je regarde par le trou de la serrure. L’uniforme que je vois sur l’un des hommes fait s’accélérer mes battements de cœur et je comprends bien trop vite à mon goût ce qui est en train de se passer. Ils me cherchent. L’Armée connait mon existence. Sinon pourquoi serait-elle là ?
- Où est votre fille Monsieur Lambert ? - Je ne sais pas. Et même si je le savais je ne vous le dirais pas. - Vous faites obstruction à la justice Monsieur. La Reine vous ordonne de livrer votre fille sur le champ. C’est une Tatoué, elle doit venir avec nous. - Nous ne savons pas où elle est, reprend ma mère fermement. - Si vous ne me dites rien je serais contraint de vous emmener avec moi. - Jamais, nous sommes d’honnêtes citoyens. Allez plutôt lustrer les bottes de vos généraux.
Un bruit sourd se fait entendre et mon père tombe au sol. L’officier vient de le frapper avec sa matraque.
- Dernier avertissement Monsieur. Où est la Tatoué ?
J’ai envie de sortir, de leur dire que je suis là, qu’ils peuvent laisser mes parents tranquilles mais je reste pétrifiée lorsqu’un des soldats attrape ma mère par les cheveux et la maltraite, puis la frappe, lui arrachant un cri de douleur. Une larme coule le long de ma joue, je veux crier mais ne le peux pas. Hurlant cette fois-ci, l’officier ordonne à mes parents de me livrer mais ils refusent de parler, se prenant à chaque fois des coups de poings et de pieds de plus en plus violents. Une voix alors se fait entendre, un nouvel officier est arrivé.
- Nous avons réussi à trouver son habitat, elle a été vue là-bas par plusieurs personnes. De plus on vient de m’informer que deux Homosexuels se trouvent non loin également. Deux femmes. On peut faire d’une pierre deux coups et les attraper les 3 en même temps. - Bonne idée. Ces vieux débris têtus ne me servent donc plus à rien.
Avec horreur je vois l’homme en noir et or sortir son arme et avant que j’ai pu faire quoi que ce soit, deux bruits sourds se font entendre et je plaque ma main sur ma bouche, étouffant mon cri de douleur. Deux coups de pistolets viennent d’être portés, tuant d’une balle en pleine tête mes deux parents. Ma seule famille. Ma vie. L’Armée se retire aussitôt, laissant en plan les deux corps se vidant de leur sang sur le plancher. Des larmes que je ne contrôle pas coulent le long de mes joues et, tremblante, j’essaye en vain d’ouvrir la porte, toujours fermée à clé. Je cogne, je tire, je pousse mais rien n’y fait. Je suis enfermée. J’utilise alors tout le poids de mon corps et me jette contre la porte en bois, mon épaule devenant de plus douloureuse à chaque fois. La rage qui m’envahit, le mépris envers ces personnes qui ont tués des innocents de sang-froid décuplent ma force et je sens les gonds sauter plus je cogne. L’épaule en lambeaux, le bras ensanglanté et les yeux remplis de larmes, je m’effondre en même temps que la porte sur le sol de la salle à manger. Je ne me soucie pas du fait que des personnes puissent m’entendre, seuls comptent mes parents, allongés sur le planche…morts. Tous les deux. J’ai beau leur faire du bouche à bouche, essayer de les sauver…je refuse d’entendre ma raison qui me dit que ce que je fais est vain. Un massage cardiaque ne vaut rien à côté d’une balle en pleine tête. Le pire pour moi est que leur visage n’exprime aucune douleur, ils semblent être morts en paix. Ils sont morts pour moi, je ne me le pardonnerais jamais. Au bout de quelques minutes à essayer de les ranimer, à pleurer sur leurs corps sans vie, je me relève et les porte jusqu’à leur lit où je les allonge tous les deux, l’un à côté de l’autre. Je nettoie la plaie sur leur front, ce trou qui me rappelle que tout ça est de ma faute. Que j’aurais dû mourir à leur place. Je leur ferme ensuite les yeux et remaquille un peu ma mère, lui mettant ensuite au cou et aux poignets les bijoux qu’elle adore. C’est peut-être stupide, mais je lui dois au moins ça. Elle a toujours dit vouloir mourir belle et avec les choses qu’elle préfère. Tout ce que je peux faire pour elle, c’est lui rendre hommage. Le froid de leur corps me fait pleurer, j’espère qu’ils vont se réveiller mais je sais que non. Après avoir essuyé mes yeux, je dois être forte pour eux, je les embrasse tour à tour sur les joues et leur promets de prendre soin de Célia comme ils l’ont fait avec moi. Je les rendrais fiers, je me rachèterais pour toutes les erreurs que j’ai commise…et surtout pour celle qui leur a valu la mort. Reprenant ma veste, je me dirige vers l’arrière de la maison pour sortir sans être vue, la capuche sur la tête pour cacher mon visage. A ce moment-là, quand je passe la porte menant au jardin, je jure de les venger. Je jure d’utiliser tous les moyens à ma disposition, ma rage, ma douleur, ma force, mon amour, mon courage…pour que leur mort ne soit pas vaine. La Reine vient de faire la plus grosse erreur de toute son règne. Elle n’aurait jamais dû toucher à mes parents.
Fin du flashback
- J’aurais dû manifester ma présence, dire que j’étais là, qu’ils auraient pu m’emmener au lieu de…d’abattre mes parents comme ils l’ont fait. Pourtant je n’ai pas bougé, je n’ai pas émis un seul son qui aurait pu leur sauver la vie à tous les deux. - Qu’est-ce qu’il s’est passé après ? - Il s’est avéré que Célia et Valérie, sa petite-amie, étaient les deux Homosexuels qu’ils souhaitaient attraper en même temps que moi. J’ai couru pour aller les aider mais je suis arrivée trop tard pour sauver Valérie. Ils l’ont poignardé sauvagement alors qu’elle protégeait Célia. J’ai néanmoins réussi à la tirer de là et nous fuyons depuis, traversant chaque ville, chaque campagne sans jamais vraiment nous arrêter. Nous avons toutes les deux sur la conscience la mort d’êtres chers. Pourtant j’ai juré à mes parents de prendre soin d’elle alors j’ai refoulé ma tristesse et mon amertume pour me concentrer sur notre survie. Et, même si ça peut paraitre prétentieux, Célia ne vit que parce que je suis encore là. Sans moi elle ne serait plus vivante. Mais moi sans elle je ne suis plus rien. Je n’ai plus de famille, plus de foyer, juste elle. Alors même si elle est un peu idiote parfois et pas aussi futée que je le voudrais, elle est la personne pour qui je donnerais ma vie. C’est pourquoi tant que Célia ne sera pas sortie de ces murs, je ne sortirais pas non plus.
Je suis touché et fasciné par toutes ses paroles, sa tristesse, son courage, les actions et décisions qu’elle a du faire et prendre pour sauver cette femme à ses côtés, pour honorer la mémoire de ses parents. Je la comprends sans vraiment la comprendre. Je me rends compte alors à quel point Jun est important pour moi. S’il m’arrivait de le perdre, je n’aurais plus de raison de survivre à cet enfer. Je pense que je peux dire que j’ai de la chance de l’avoir encore à mes côtés. Les larmes de la femme au phénix se tarissent peu à peu et j’écarte les cheveux tombants devant son visage.
- Je pense que tes parents peuvent être fiers de toi. Tu as vécu 4 ans sans argent ni moyens en protégeant une personne qui t’est chère. Tu as survécu à 30 coups de fouets. Tu peux être fière de toi. Et je tendrais plus à penser que tu n’es pas la cause de ce malheur, mais plutôt cette société ingrate qui croit utile de supprimer des personnes innocentes en pensant faire le bien. Tu es la personne la plus forte et extraordinaire que je connaisse.
Emmie me regarde avec un regard reconnaissant, mais il s’assombrit tout aussitôt.
- Je ne veux pas que quelqu’un d’autre meurt pour moi. Ou souffre. Alors s’il-te-plaît ne viens plus me…
Sans réfléchir à ce que sera sa réaction et agissant sans suivre ma raison, je passe ma main dans sa nuque et l’attire à moi bien avant qu’elle ait fini sa phrase. Je colle mes lèvres aux siennes et une sensation de plénitude traverse mon corps de part en part, effaçant le froid et la douleur de tous ces jours passés enfermé ici. Ses lèvres sont douces, sucrées avec une pointe d’acidité et sa peau aussi lisse que de la soie. Elle me repousse très vite et me frappe, cependant la douleur à ma joue ne peut effacer ce que je viens de ressentir.
- Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu crois pouvoir abuser d’une femme sans défense ? Ce n’est pas parce que j’ai un peu pleuré et que j’ai le corps en lambeaux que tu pourras faire ce que tu veux de moi ! Retourne à ta place ou je jure de te frapper encore plus fort.
Je ne dis rien, je sais que ce que j’ai fais est stupide et complètement irréfléchi mais je ne le regrette pas. Je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle je l’ai embrassé, et je m’en contrefiche royalement.
- Je ne te vois pas du tout comme une femme sans défense. Pour moi tu es la plus forte d’entre nous tous. Je ne peux pas expliquer mon geste mais je n’ai aucun remord à l’avoir fait, sache-le. Je pense que ce que j’ai fait n’est pas sans raison valable, je ne sais pas encore ce que ça veut dire. J’ai conscience que je t’ai blessé et je m’en excuse. Je suis également très honoré que tu te sois confié à moi et je jure sur ma propre vie de ne jamais révéler à quiconque ce que tu viens de me dire. Bonne nuit.
Je retourne me coucher, la tête encore pleine de tout ce que je viens d’apprendre et le corps encore rempli de toutes ces sensations agréables qu’il y a longtemps que j’ai pas ressenti. Ou que je n’ai plutôt jamais vraiment ressenti comme tel. Je sens encore son regard sur moi, et même si ce que je viens de faire a envenimé notre relation pourtant difficile entre détenus, je suis sûr qu’au contraire j’ai fait un pas en avant dans ces ténèbres qui nous engloutissent. J’ai la conviction que ce n’est que le début.
Emmie
Je suis en colère, énervée…mais pas contre lui. Contre moi-même. Pour la bêtise dont j’ai fait preuve. J’ai raconté ma vie à un inconnu, qui sait s’il ne l’utilisera pas contre moi ? Et puis ce baiser…j’ai failli ne pas l’arrêter. J’ai failli le laisser faire. Mais pourquoi ? Pourquoi ai-je laissé cette sensation envahir tout mon corps, se substituant à la douleur lancinante de mon dos ? Pourquoi je n’arrive pas à oublier le contact de sa main sur ma nuque, ses lèvres contre les miennes et ses paroles qui m’ont réchauffées le cœur ? Je ne dois pas me laisser faire. Ne pas m’émouvoir. Ce serait une faille, je ne dois pas en avoir. Célia a besoin de moi. Si je ne suis plus fiable, vers qui se tournera-t-elle ? Mais pourquoi avoir fait ça ? Quel intérêt y a-t-il trouvé ? Ne sait-il pas qu’il risque de souffrir s’il me côtoie ? Comment lui faire comprendre que, de toute façon, à la fin, je ne serais plus de ce monde ?
Les portes de la prison s’ouvrent sur un véhicule noir, bien entretenu et contenant un des plus grands généraux de l’Armée. Il fait le tour de chaque prison du pays, donnant des ordres, des sanctions ou supprimant sur son passage. Cet homme est l’un des plus proches contact avec les Dirigeants, même s’il ne les a jamais vu. Comme tout le monde. La plupart des décisions concernant les prisonniers passent par lui. On le reconnait à son uniforme Bleu et à la croix blanche qui orne toujours sa poitrine. Entrant dans l’immense bâtisse de pierre, il ne salue personne, les autres lui doivent le respect. Il entre dans la salle de réunion où déjà une dizaine d’officiers et généraux sont réunis, se levant à son arrivée. Dans un coin, bien caché, se trouve Ohno Satoshi. L’homme, un américain, s’assoit sur la grande chaise et croise les doigts, les regardant tous d’un air froid et supérieur.
- La nouvelle décision prise concerne les Homosexuels. J’ai reçu des informations disant qu’ils affluent en masse. Même si les Tatoués restent notre ennemi numéro 1 et notre priorité, il faut surveiller ces pêcheurs et les arrêter. Mais La Reine ne veut pas que ça. Pour faire exemple, réduire le nombre des Homosexuels et ainsi celui des Maudits, la reconversion, aujourd’hui un moyen employé que faiblement, sera beaucoup plus dure et conséquente. C’est pourquoi à partir d’aujourd’hui, vous, soldats et fidèles, devrez employer tous les moyens nécessaires à cet ouvrage. Un bilan trimestriel devra m’informer de vos réussites. Il n’y a pas de place à l’échec. - Doit-on changer de techniques de reconversion Monsieur ? - Oui. Arrêtez de lire en boucle des Bibles et de leur faire regarder des films. Cette méthode est très inefficace et peu concluante. La manière forte est la meilleure, elle nous l’a déjà prouvé de maintes fois. Affamez, torturez, faites tout ce que vous voulez mais dans 3 mois, le nombre d’Homosexuels dans le pays doit avoir baissé. C’est un ordre. - Oui Monsieur ! font tous les soldats.
Sans un regard pour eux, l’homme repart et quitte la prison dans sa longue voiture noire vers une nouvelle prison où les instructions seront les mêmes : si les Homosexuels ne se reconvertissent pas, tuez-les.
La suite plus tard, je ne sais toujours pas quand mais il y aura sûrement Jun, ou peut-être Aiba. ^^ Merciiii :D |
| | | AibMasaRo I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Lun 9 Jan - 19:52 | |
| Ça faisait longtemps ! :)
L'histoire d'Emmie est vraiment trop triste quand même... Je comprends qu'elle s'en veuille, je pense que tout être humain normal s'en voudrait, mais d'un côté ce n'est pas de sa faute, je suis certaine que ses parents préféraient mourir pour elle, mais c'est sur que ça doit être dur à comprendre :$
En tout cas entre elle et Sho ça avance bien hein ;) Bon c'est pas garanti que ça ai que des résultats positifs mais bon xD
L'annonce du méchant bleu là je la sens mal pour Aiba et Nino... Ils ont pas une grande importance dans l'histoire pour le moment mais directs j'ai l'impression qu'ils vont pas mal souffrir dans peu de temps ...
Merci : D |
| | | Biditoche I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Mer 1 Fév - 11:50 | |
| La suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite j'ai enfin pu avancer :) et on trouve Jun maintenant ^^ Chapitre 6 - Spoiler:
Depuis deux jours un long murmure parcoure la grande prison de pierre se trouvant à l’Est de Gloria. Le Tyran est passé. Il a donné un ordre. Qui seront les sacrifiés cette fois-ci ? Les gardes, par cruauté, ont laissé cette rumeur circuler, affolant les prisonniers qui sentent leur heure arriver. Dans le cachot au bout du couloir, les détenus attendent de savoir la nouvelle.
- Certains d’entre nous y passeront, murmure la prostituée.
Emmie sert Noémie dans ses bras, la famille de Non-croyants se recroqueville dans un coin et le reste des personnes est tendu. Personne ne veut le croire mais tout le monde le sait : il y aura des victimes.
Ohno
Je marche accompagné de mes collègues vers la cellule que j’ai l’habitude de garder. Mais l’envie de courir en sens inverse, de faire demi-tour est encore plus poignante. Je déteste lorsque ça arrive, lorsque notre supérieur passe pour donner des ordres qui toujours font souffrir des gens. La dernière fois c’était les Non-croyants, et maintenant les Homosexuels. Arrivé à destination, je m’arrête un moment devant la porte et finalement passe les clés dans la serrure. Des visages se tournent vers moi, vers nous, inquiets et pour certains résignés. Un seul regard est rempli d’une haine si profonde à mon égard que je voudrais m’enterrer vivant ou du moins m’enfuir en courant. Mais les deux colosses derrière moi m’en empêchent. Me tournant vers mes prisonniers, je leur annonce la dure nouvelle.
Jun
6 mois. 6 mois ! J’ai l’impression de devenir fou ! Chaque jour les murs rétrécissent autour de moi, je déteste les espaces clos. Ce que j’aime c’est l’air frais, le ciel et la nature. Pas cette pierre froide qui vous effrite le dos ! Je déteste ce monde, je déteste les gens. Tous autant qu’ils sont. Comment 3 personnes peuvent décider du sort de milliards d’individus ? C’est incroyable. Et personne ne fait rien. Enfin si, les Résistants font des tentatives mais vu la vitesse à laquelle la prison se remplie de membres de ce clan chaque jour, leurs actions ne sont sûrement pas très efficaces. Un frisson me parcoure l’échine. J’ai appris à supporter le froid ambiant mais parfois c’est insoutenable. Au début je me plaignais tout le temps, mais j’ai arrêté. Depuis que Sho s’est fait fouetter pour mes plaintes successives. Ça me dégoûte de me dire que je me suis plié, moi qui ai un esprit d’indépendance si fort. Personne ne m’a jamais donné d’ordre, à part mon demi-frère de temps en temps mais pour ma propre sécurité. La rage et la colère me dévorent chaque jour. J’aurais voulu ne pas être né. Ne pas avoir vécu tout ça. Ou alors avoir profité autant que possible de la vie avant que cet enfer ne commence. J’ai fait l’idiot toute ma vie, ou plutôt toute mon adolescence, sortant avec des amis, me moquant des gens, volant quelques fois sans scrupules… Je regrette de ne pas avoir passé assez de temps à l’école, je séchais souvent à l’époque avec mes camarades. J’aurais aussi aimé rencontrer une fille, ou juste connaitre l’amour tout simplement. Tout ce dont j’ai eu droit, c’est à du flirt sans conséquences. Pitoyable pour quelqu’un comme moi que j’estime plutôt beau gosse. Mais ça ce n’est dû qu’à mon caractère arrogant et têtu. Pour ça Sho et moi nous ressemblons. Aussi têtus qu’un troupeau de mules ! Il nous est déjà arrivé parfois de parler pendant des heures d’un sujet car ni lui ni moi ne voulait lâcher l’affaire. Mais nous savons tous les deux que c’est toujours moi qui gagne. Il est beaucoup trop gentil. Seulement là je commence à m’inquiéter un peu. La façon dont Sho m’a répondu m’a laissé sans voix et horriblement vexé. Tout ça pour cette femme au phénix, pourtant elle n’a rien d’extraordinaire à part ce tatouage. En plus sa copine m’énerve. Elle a l’air d’attirer encore plus les problèmes que moi. Ajoutée à cette rumeur qui court, je suis une boule de nerfs en suspension et je ne sais même pas comment je fais pour ne pas péter un câble. Peut-être parce que je sais qu’on voudra me punir et qu’au final mon demi-frère prendra à ma place. Cette protection constante me fait suffoquer parfois, il ne me laisse pas assumer mes erreurs.
La porte de notre cellule s’ouvre sur le petit garde blond au regard doux, je me souviens qu’il m’a marqué la première fois que je l’ai vu. Il ne paraît pas comme les autres, mais en même temps ça pourrait être un piège. Une astuce pour nous piéger. Il ne faut jamais se confier à un membre de l’Armée, ou même ne pas lui parler du tout, car ils sont les plus haineux des Fidèles. S’ils occupent ce poste c’est qu’on les a jugé assez dévoués à la Reine pour pouvoir bien la servir et lui obéir au doigt et à l’œil. Je déteste ce clan. Tout ce que vous pourrez dire sera retourné contre vous. C’est pourquoi je leur lance mon regard le plus noir possible et prends plaisir à voir le blond déstabilisé. Il hésite un moment et parle après que l’un des colosses le pousse.
- Nouvelle directive : dans l’optique de l’harmonisation de la population de Gloria et pour leur propre intérêt, les Homosexuels se verront proposer une reconversion à la religion.
« Proposer » ? Il se fout de nous ou quoi ? Tout le monde sait très bien qu’ils n’auront pas le choix, que ce sera ou ça ou une mort dans d’atroces souffrances. Ils osent encore en parler comme un bienfait pour nous !
- Nous viendrons vous chercher plus tard pour ceux qui sont concernés.
Les trois gardes sortent et le plus petit prend sa place devant notre cachot. Voilà la nouvelle cible : les Homosexuels.
- Qu’est-ce que ça veut dire ? sort le grand japonais.
Quel naïf, il ne sait vraiment pas ce qui l’attend. Et personne ne lui explique.
Quelques minutes plus tard, après avoir entendu crier dans les salles à l’étage, les deux-même colosses que tout à l’heure entrent dans notre prison. L’un d’eux attrape violemment Célia par le poignet et la tire violemment, lui arrachant un cri et des supplices alors que la femme au phénix tente de l’aider. Evidemment elle est trop faible et le garde la pousse à peine qu’elle tombe au sol en gémissant. Ce n’est pas le même scénario au centre de la cellule. Le petit Homosexuel aux cheveux noirs s’accroche fermement à son compagnon, mordant et griffant quiconque essaye de s’en approcher. Ils veulent le grand aux cheveux caramels. Après quelques secondes de lutte acharnée pour le protéger, i lest assommé par la matraque du garde qui emporte le frêle jeune homme avec lui. Il pleure. C’est pathétique, il devrait savoir que ce genre de comportement ne lui sauvera pas la vie. Le plus petit se relève mais trop tard, la porte de fer s’est déjà refermée sur les deux Homosexuels emmenés pour la « reconversion ». Vont-ils se plier ? Il s’accroche aux barres, hurlant et tendant les bras comme pour attraper son compagnon qui, faisant de même, s’éloigne de plus en plus dans le couloir. Le garde blond ne bouge pas, il devrait le remettre à sa place pourtant. Mais rien.
- Masaki ! - Kazu ! - MASAKI !! NON !! SALOPARDS !! OUVREZ !
Il secoue les barres de fer et finit par s’effondrer au sol, sortant des mots les plus grossiers les uns que les autres en langue japonaise. Il vient de se rendre compte qu’il ne peut rien faire et, étrangement, je ressens un peu de peine pour lui. Je pensais m’être immunisé contre les faibles sentiments pourtant. L’amour, la peur, la pitié…tout ça nous perdra alors que la colère et la vengeance me font survivre depuis 6 ans. Impossible que je reste enfermé dans cette cage 10 ans de plus, je me suiciderais avant. Sho n’aime pas que je pense à ce genre de chose mais c’est une des seules solutions à notre enfermement que j’ai trouvé. Parce que lui il n’en trouve toujours pas.
En face de nous la petite Noémie aide Emmie à se relever, elle s’est ouverte la lèvre en tombant. Je croise alors son regard, il est vide. Au moins elle a assez de jugeote pour se rendre compte que sa copine, si elle ne se plie pas à leur volonté, est foutue. Elle s’approche elle aussi des barreaux, elle s’assoie et semble attendre. Elle regarde l’homme à côté d’elle puis tourne sa tête vers le couloir. A peine quelques minutes plus tard, la prison étant plongée dans le silence, elle vient vers nous mais me regarde moi.
- Vous êtes là depuis longtemps non ?
Je ne réponds pas, pas question de faire ami-ami ici.
- Qu’implique un processus de reconversion, comment ça se passe ?
Alors elle ne sait pas non plus. Sho me met un coup de coude dans les côtes et je grogne. Il commence vraiment à me taper sur les nerfs à faire le bon samaritain.
- Ils doivent renoncer à leur condition et jurer fidélité à la Reine. S’ils ne le font pas de leur propre chef, ils sont torturés jusqu’à ce qu’ils se plient ou jusqu’à ce que la mort les prenne. Ça ne se faisait pas avant ici mais on en a entendu parler dans les autres prisons. Apparemment ils deviennent plus hard ici aussi. - Merci, c’est tout ce que je voulais savoir. - Célia fera quoi ? demande alors mon demi-frère. Tu la connais tu devrais savoir non ? - C’est bien ça le problème, je sais ce qu’elle va faire. J’en ai presque honte. Elle se pliera sans faire d’histoire.
Elle dit ça d’un ton triste, et d’un certain côté c’est compréhensible. De voir son amie se soumettre aux bourreaux qui l’ont torturé pour la protéger, c’est comme si tout ce qu’elle avait sacrifié jusque là ne servait à rien. Elle retourne s’assoir de l’autre côté, la tête entre les jambes et se renfermant sur elle-même.
Une nuit passe ainsi, sans qu’on ne les revoit. De ce que j’ai pu voir ni la femme au phénix ni le petit japonais n’ont dormi. Toujours accroché aux barreaux, il regarde au loin, la mâchoire serrée et jurant parfois. Sa haine, sa colère et sa tristesse emplissent le cachot et à un moment il crie de douleur, on ne sait pas pourquoi. Peut-être ressent-il la souffrance de son compagnon. Ou alors son corps frêle et blanc ne supporte plus le froid. Des heures passent, j’ai l’habitude maintenant, je ne vois pas le temps défiler. Ça ne me fait presque plus rien. Je somnole. Et puis un bruit, des pas. On revient vers nous. Le petit japonais s’écarte et alors qu’une lueur d’espoir s’était allumée au fond de ses yeux noirs, elle s’éteint presque immédiatement quand c’est Célia qui est poussée dans le cachot. Elle n’a aucune blessure physique, mais mentale sûrement. Pour revenir en si bon état, ils ont dû la martyriser psychologiquement. Emmie se jette sur elle et la frictionne, c’est complètement inutile selon moi mais bon, si ça les rassure.
- Célia qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? - J’ai été obligée…pardon Emmie pardon ! J’ai juré fidélité…je ne suis plus Maudit. - Mais c’est absurde, tu ne l’étais pas avant, c’est eux qui ont inventé ça ! - Tu ne comprends pas ! Je ne suis plus des vôtres. Je ne vous connais pas. On va venir me chercher, je fais partie des leurs maintenant. Je suis respectée, je vais sortir de là. Et sans ton aide.
Ce sont presque les paroles les plus dures que j’ai entendu dans cette pièce. La Tatouée la regarde comme si elle ne comprenait pas. Elle balbutie, la tire par la manche mais Célia la rejette toujours plus. Ils ont réussi, ils lui ont fait un lavage de cerveau, ils l’ont convaincu du bienfait de leur société. Comment a-t-elle pu se laisser faire ? Elle rejette même Noémie. Cette fois-ci c’est bon, je la déteste. Même si ce n’est pas entièrement sa faute, les paroles d’Emmie me reviennent en mémoire et je sais maintenant qu’elle n’a pas résisté longtemps. Et je déteste les gens qui subissent sans agir.
Nous attendons encore, encore et encore mais le japonais aux cheveux caramel ne revient pas. Ce n’est pas normal, c’est moins long d’habitude et ils reviennent plus vite que ça. Vivant ou pas. Le stress est donc à son comble, pour une fois aucun de nous ne sait ce qui se passe en haut. Ils ont sûrement changé de tactique. Le petit homme est toujours accroché aux barreaux et ne bouge pas. Il ne va pas manger non plus. Quant à la femme au phénix, je trouve qu’elle a changé. Elle ne laisse plus personne l’approcher, pas même Noémie qui maintenant passe tout son temps avec nous. Sho a essayé de lui parler une fois mais ça n’a pas marché et je ne sais pas ce qu’elle lui a dit pour qu’il revienne autant en colère. Et plus Emmie se renferme, plus Célia prend de la place. Elle passe son temps à dire à tout le monde qu’elle va partir. On sait bien que c’est faux, qu’elle s’est fait entuber mais plus les minutes passent plus elle semble y croire. « Ils préparent mon futur logement. » « Ils sont partis chercher mes affaires chez moi, c’est assez loin. »… Je ne sais pas pour les autres, mais moi j’ai envie de l’étrangler. La faire taire une bonne fois pour toute. J’en ai parlé à on demi-frère mais il pense que justement c’est ce qu’ils attendent de nous, qu’on se rebelle les uns contre les autres. « Nous ne sommes pas une unité non plus. » lui ai-je répondu et à ma grande surprise, il m’a dit que si on le voulait, on pourrait l’être. Cette phrase tourne dans ma tête. D’un côté je déteste compter sur les autres, c’est une perte de temps, d’énergie et on se trimballe souvent des boulets. Mais de l’autre côté il est évident que je ne m’en sortirais jamais seul, surtout si je veux quitter ce lieu. Mais je suis sûr aussi que comme moi, il sait que unité ou pas, rien ne changera. Les Résistants sont la preuve même. Ils sont unis oui, défendent une bonne cause, mais ne servent à rien. Parce qu’ils n’ont pas de leader. Personne pour décider et leur dire quoi faire. Si Gloria est toujours là depuis 6 ans, c’est bien parce que les Dirigeants, si tant est qu’ils existent, la dirige d’une main de fer. Des fois quand j’entends qu’un groupe de Résistants vient d’être attrapé, j’ai envie de tout casser, de sortir hors de ces murs et de leur gueuler dessus pour qu’ils fassent les choses comme il faut. Ils sont empotés, désorganisés et surtout ils n’ont personne à qui se référer. De vrais gosses dans un terrain de jeu. Pendant un temps je voulais en faire partie, de ce clan, mais Sho n’était pas d’accord. « Ce sont des brutes, des animaux. Tout ce que tu gagneras, c’est de te faire tuer plus rapidement ! » C’est une des seules fois où je me suis plié à son avis, je ne pouvais tout simplement pas partir en le laissant seul. Il est ma seule vraie famille après tout.
7 jours. Ça fait 7 jours que l’on attend, même moi. C’est impensable. Mais qu’est-ce qu’ils lui font pour que ça dure si longtemps ?
- Il se passe quelque chose de bizarre Jun, ce n’est jamais aussi long.
Je hausse les épaules, je ne vois pas quoi dire de plus. Bien sûr que c’est anormal. D’ailleurs il n’y a pas que ça qui est bizarre. Depuis 2-3 jours qu’il nous surveille, le petit garde blond devient de plus en plus nerveux. Il commence à murmurer tout seul, il regarde ensuite anxieusement le petit japonais toujours devant la porte, ouvre la bouche puis la referme et enfin fixe le couloir en se mordant la lèvre. Mais il nous fait quoi là ? Et l’autre qui continue de déblatérer ses inepties. Non là ça suffit y’en a ras-le-bol ! Je me lève un peu ankylosé, m’étire bien et enfin me dirige vers la femme que j’attrape par le poignet, faisant lever la tête à Emmie.
- T’as fini de nous faire chier oui ? T’as toujours pas capté que tu ne sortiras jamais d’ici ? Qu’ils t’ont menti ? - Lâche-moi Maudit ! Ne me souille pas !
Elle me crache dessus. Non là c’est trop, beaucoup trop. J’ai de la patience, mais pas assez pour supporter cet affront.
- Tu viens de faire quoi là ? - Tu n’es qu’un déchet, tu mérites pire que ça.
J’essaye de l’attraper mais on m’en empêche. La femme au phénix s’est mise devant elle, la protégeant de son corps toujours faible mais ses yeux d’un noir d’encre sont effrayants. - Ne la touche pas. - Tu as vu comment elle nous traite ? Et tu la défends ? - C’est mon amie et on ne lui fait pas de mal. - Mais ouvre les yeux toi aussi ! Tu es complètement aveugle ! Ce n’est plus ton amie, c’est une traitresse. - Retire ce que tu as dit. - Je refuse de me faire insulter sans rien faire.
Célia se recule alors en rigolant.
- Vous êtes tous pitoyables. Il n’y a que la mort et la souffrance pour des personnes aussi inférieures que vous. - Salope, dis-je en m’approchant, la colère me dévorant tout entier.
Emmie me repousse avec une force insoupçonnée jusque là et je me cogne contre Sho qui s’est levé.
- J’ai dit…on ne la touche pas.
Il y a quelque chose d’horrifiant dans le ton de sa voix, qui pendant un instant me laisse pantois. Tellement de force et de puissance s’échappe d’elle que je n’ose pas l’approcher.
- Non mais tu te prends pour qui là Maudit, je n’ai pas besoin de ton « aide ».
En face de moi la femme au phénix, face à l’insulte de son amie, semble perdre alors toute son énergie d’un seul coup et alors qu’elle se retourne vers Célia celle-ci la pousse brutalement vers nous. Un cri sourd étouffé se fait entendre lorsque ses mains appuient sur les blessures d’Emmie qui bascule en avant et se fait rattraper de justesse par mon demi-frère. La blonde nous regarde avec un rictus, voir son ancienne amie souffrir semble lui faire plaisir.
- Célia…Célia…murmure la femme aux cheveux noirs, essayant avec peine de se relever grâce à l’aide de Sho. - Ne m’appelle pas ! Tout ça c’est de ta faute ! C’est à cause de toi, des gens de ton espèce ! Fille de Satan !
Je la regarde éberlué. Qu’est-ce que « Fille de Satan » vient faire là ? D’ailleurs c’est quoi cette accusation tout droit sorti de la bouche d’un Fidèle ? Je baisse alors les yeux sur Emmie qui ne semble pas plus comprendre que moi, mais tout son corps respire la dévastation, l’abandon…Il n’y a plus rien de la fille courageuse qui est arrivée il y a de ça 1 semaine à peine. La prison ça vous change. Célia va s’assoir à l’écart de tout le monde, nous regardant avec méfiance et dégoût. Voilà une des victimes de la « reconversion ». Et dire que ça marche. Sho soutient toujours Emmie qui le rejette encore et encore.
- Tu ne profiteras pas de moi maintenant, laisse-moi. - Profiter de quoi ? lui demandais-je. - De rien du tout. Aide-moi on va la porter jusque là-bas.
Ce que nous faisons lentement, mais sûrement. Elle se laisse faire, de toute façon elle n’a pas le choix, vu les forces qui l’habitent j’aurais pu lui faire faire n’importe quoi ! En fait elle se laisse traîner mais elle est tellement légère que ça ne se sent même pas. Cette fois-ci quand Noémie vient vers elle, elle ne la rejette pas. Je pense qu’elle n’en a vraiment plus la force. C’est une simple enveloppe charnelle sans âme. Célia le lui a bel et bien retirée. Mon demi-frère et moi nous retournons nous assoir à notre place, celle que nous avons depuis 6 mois. Soudainement j’éprouve de l’intérêt à savoir quelles sont les causes qui poussent la femme au phénix à se renfermer ainsi. Après tout, les disputes entre amis ça arrive tout le temps et même si là la dimension est un peu plus importante, il n’empêche qu’elle n’a pas besoin de se comporter comme un zombie. Je pose alors la question à Sho qui, je pense, n’aura pas pu s’empêcher de fouiner pour essayer de l’aider.
- Je ne sais rien. - Je sais quand tu mens et là c’est le cas. Pourquoi tu me caches des choses ? Qu’est-ce qui est arrivé à ces femmes pour que l’une d’elle dépérisse quand l’autre lui crie dessus ? - Tu ne comprends pas, elles ne partagent pas un simple lien d’amitié. C’est plus que ça. C’est comme toi et moi. Si tu agissais avec moi comme Célia envers Emmie, je finirais comme elle. Tu m’auras arraché toute ma raison de vivre Jun. Je ne te dirais pas pourquoi, ni comment, mais ce qui est sûr, c’est qu’Emmie se laissera mourir si Célia ne redevient pas normale. Il y a forcément un remède au lavage de cerveau. - Ou pas. Tu ne me diras rien alors ? - Non. J’ai juré. Tu sais ce que c’est. - Oh oui.
Quand Sho jurait, c’était toujours sincère et il s’y tenait vraiment, comme à ses promesses. Un jour il m’a promis qu’il me ramènerait le super vélo que j’avais vu en magasin. Mon anniversaire était dans 1 mois à peine et il n’avait pas assez d’argent. Cet idiot a alors travaillé près de 20h sur 24 pour en gagner le plus possible et au final il me l’a offert ce vélo. A temps. Il respecte toujours ses promesses donc je sais que là, j’aurai beau lui faire tout le chantage que je veux, il ne cédera pas.
Encore 2 jours sont passés. Je me dis qu’il est mort, qu’on l’a tué et juste jeté je ne sais où avec ces milliers de cadavres dans une fosse commune. Ce ne serait pas impossible. La prison est silencieuse. Trop silencieuse. C’est mauvais. Célia n’est toujours pas partie, le petit japonais n’a pas bougé de sa place et Emmie est un fantôme. Soudainement, l’Homosexuel se redresse, lève la tête et fixe le couloir en murmurant le prénom de son amant. Et en même temps qu’un cri jaillit de sa bouche, un longue plainte se fait entendre dans les couloirs.
- Kazuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !
hey hey hey alors qu'est-ce qu'ils font à Aiba ? ;p
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| | | AibMasaRo I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Mer 1 Fév - 17:41 | |
| Ouaaah et bah dit donc...
Ça faisait longtemps hein ! E ça souffre toujours autant là dedans...
C'est cool de voir le point de vue de Jun pendant aussi longtemps, ça change de Emmie ou de Sho ;) En plus j'aime comment il pense, il se méfie et tout, et je le comprend. J'aime aussi (c'est triste à dire) quand il dit que la seule solution qu'il a trouvé pour ne pas passer 10 ans de plus c'est de se suicider... J'espère qu'ils trouveront une autre solution quand même !! :$
Les homosexuelles... Déjà je comprends pas pourquoi on emmène Celia et Aiba mais pas Nino. C'est le copain de Masaki non ? Donc il est homosexuelle aussi... Enfin bref Celui j'ai juste envie de la baffer ! Comment on peut devenir si méchante et méprisable d'un coup ? Encore envers Jun elle fait ce qu'elle veut, elle ne lui doit rien, mais envers Emmie... Et quand elle dit "Je suis respectée, je vais sortir de là. Et sans ton aide." j'ai cru que j'allais péter un câble ! Sans son aide ? C'est qui qui s'est fait fouetter presque à mort pour elle hein ? Raaah ! Aiba qui revient pas pendant 7 jours... J'ai peur, et son cri de désespoir à la fin me fait encore plus peur... J'hésite, soit il se fait fouetter, soit violer, ça parait mais on sait pas ce qu'ils seraient capables de faire hein !
Merci j'attends la suite ^__^ |
| | | Biditoche I'm Nutty Girl
| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] Mer 1 Fév - 17:50 | |
| Désolée ^^ mais c'est dur d'écrire sur celle-ci, l'inspiration vient progressivement !
Aaahah bon je te le dis mais la raison pour laquelle ils n'ont emmené que aiba et pas Nino dans le couple, c'est parce qu'ils comptent les séparer. Si la copine de Célia avait été là, ils auraient fait pareil avec elle. En fait le truc c'est les faire changer, qu'ils finissent par abandonner leur sexualité donc leur compagnon. Et si le compagnon est toujours bien en vie et amoureux quand lui revient complètement changé...la souffrance est trois fois pire et généralement, l'autre fini par se reconvertir. Emmie n'est pas amoureuse de Célia mais si c'était le cas, la voir la rejeter comme ça lui donnerait envie d'en finir non ? d'ailleurs c'est le cas. Donc reste plus qu'à savoir si Aiba va renoncer à ses sentiments pour Nino ou pas et comment lui il va réagir en le voyant :)
^^ c'est là son personnage. Célia est beaucoup trop faible pour rester elle-même. Il y a des gens comme ça je pense qui ne cherchent pas à lutter, qui se plient direct. Célia s'est complétement reniée pour se faire épargner des souffrances et on la endoctriné, vu qu'elle est faible d'esprit ça a été facile. On verra qu'avec Aiba ce sera plus dur :$
D'ailleurs ce sera un peu plus hard le chapitre suivant. et ce sera du aiba.
J'essaye de faire le plus vite possible ! Merciiiiiiiiiiiii |
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| Sujet: Re: La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] | |
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| | | | La Marque de Lucifer [Aimiya ; Juntoshi ; Sho/?] | |
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