Jun regarda Aiba qui était assis à côté de lui dans le salon. Le chanteur feuilletait un magazine mais le plus jeune se doutait très bien qu’il ne le lisait pas. Cela faisant quelques jours déjà que lui et Sho agissaient ainsi. Ils s’étaient à peine reparlés depuis « l’incident » et la tension entre eux était palpable. Ça n’était jamais arrivé avant et Jun était très inquiet. Ces deux-là formaient la plus belle paire d’amis qu’il ait jamais vu et pourtant maintenant ils s’ignoraient presque. Le jeune homme avait très envie de remettre la faute sur Sugiura Chiharu. Après tout c’était à cause d’elle qu’Aiba s’était mis dans un tel état ! Seulement à chaque fois qu’il l’accusait devant eux, ils lui répondaient avec un regard noir qui en disait long sur ce qu’ils pensaient, et surtout sur ce qu’ils éprouvaient. Il lui manquait quelques preuves, mais Jun était presque sûr que ses deux amis étaient amoureux de la même femme. Aiba parce qu’il s’était mis en colère pour la première fois devant eux, et surtout contre eux, pour elle ; et Sho parce qu’à chaque fois que quelqu’un mentionnait le nom de la jeune fille, soit il rougissait jusqu’aux oreilles, soit il était complétement dans la lune. Mais tout ça était loin de ravir le chanteur. Si effectivement les 2 aimaient Chiharu, alors il faudrait à la fin en ramasser 1, ou les 2, à la petite cuillère. Car cette fille n’avait pas l’air facile. Ce que lui avait raconté Aiba l’avait bien sûr touché, et même horrifié, mais il craignait que les relations entre les membres d’Arashi soient sérieusement aggravées avec une personne comme elle. Il fallait être réaliste, Chiharu attirait les problèmes comme un aimant. Et Johnny-sama n’aimait pas les problèmes. De toute façon il n’aimait pas les relations du tout. Le chanteur se demanda ce qu’il devait faire : laisser les choses se dérouler et essayer de maîtriser la situation, ou intervenir tout de suite et repartir pour Tokyo avant que ça ne tourne au cauchemar ? Il soupira bien fort, mais Aiba ne releva même pas. Jun en avait marre de cette situation.


- Il est bien ton magazine ? demanda-t-il au jeune homme à côté de lui.
- Moui.
- De quoi il parle ?
- Euh…fit Aiba en retournant le magazine dans tous les sens.
- C’est bien ce que je pensais…dit Jun en s’enfonçant dans le canapé.
- …Où sont les autres ?
- Nino et Riida sont en haut, ils finissent de se laver et Sho-kun est sorti se promener.
- Se promener ? Quand t’a-t-il dit ça ?
- Il y a à peu près…Jun regarda sa montre…1/2 heure je dirais.
- Il en met du temps…
- Pourquoi ? Il a le droit de prendre le temps qu’il veut pour se promener non ? Jun soupira. Aiba-chan qu’est-ce qu’il y a encore avec Sho-kun ? Vous vous ignorez toujours ?
- On ne s’ignore pas ! On a juste…pas de sujets de conversations en commun en ce moment.
- Arrête, tu sais que tu ne me feras jamais marcher. Lui et toi parlez toujours pour ne rien dire et comme ça, d’un seul, vous n’auriez plus rien à vous raconter ? Tu ne trouves pas que ça sort de l’ordinaire ?
- Pourquoi faudrait-il tout le temps que je lui parle d’abord ? C’est fantastique ça ! Je parle à qui je veux ! Et puis de toute façon il n’a pas de conversation intéressante…je m’ennuie avec lui.
- Non mais tu t’entends là ? Qu’est-ce qu’il te prend ? Ce n’est pas toi ça. Où est passé le Aiba souriant de tous les jours ?
- Et bien peut-être que Aiba en a marre d’être sans arrêt souriant pour des idiots.

Ces paroles lui firent l’effet d’un claque. Jamais son ami ne les avait traité d’idiots. Encore moins avec un ton si méchant.

- Excuse-toi tout de suite.
- Pourquoi ? Il n’y a aucune raison que…
- En fait tu sais quoi ? Je pense que c’est toi le plus idiot. Te faire manipuler par une femme je trouve ça…pathétique. Cette Chiharu, regarde comment elle t’a rendu !
- Ne parle pas d’elle comme ça !

C’était la deuxième fois qu’il entendait cette phrase et il en avait marre.

- Ah oui ? Et tu vas faire quoi ? Me traiter d’idiot ? Laisse-moi rire ! Ce n’est pas une petite femme qui n’est ni française, ni japonaise, et qui a en plus des problèmes psychologiques, qui va mettre ma carrière en péril !

La gifle fut cinglante, rapide et surtout douloureuse. Jun porta la main à sa joue rougie, encore surpris de ce qu’Aiba venait de lui faire. Il avait levé la main sur lui ! Son ami ! En face de lui, le chanteur serrait la mâchoire et des larmes commençaient à perler au coin de ses yeux, d’habitude si rieurs.

- Retire ce que tu as dis. Tu as beau être mon ami elle compte plus pour moi que toi. Je ne tolérerais jamais que quelqu’un la rabaisse ainsi devant moi, surtout si c’est une personne qui m’est importante ! Je te trouve exceptionnel Jun mais là tu as dépassé les bornes ! Tu n’as aucun droit de critiquer qui que ce soit ! Tu sais ce qui lui est arrivé et tu oses dire ça ! C’est cruel et inhumain ! Sache qui si je devais choisir entre elle et vous, la réponse serait plus qu'évidente pour moi. Et c’est toi qui vient d’envenimer la situation je te signale ! Tu n'aurais rien dit, jamais je n’aurais ressenti le besoin de te faire taire. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même.

Aiba se leva du canapé et se retourna vers lui.

- Et désolé si moi j’ai des personnes autres que mes collègues de travail qui m’apprécient.

Le chanteur s’en alla sans se retourner. Jun effleura sa joue une nouvelle fois. Il s’en voulait d’avoir poussé son ami à bout. Aiba lui vouait d’habitude un tel respect qu’il pensait que jamais celui-ci n’oserait le frapper. Il avait tort apparemment. Son ami se révélait plus dangereux qu’il ne le pensait quand il était sérieux.

- Rhââ merde, j’aurais dû me la fermer, une fois de plus, râla le jeune homme.

Mais quelle idée de s’attaquer à Chiharu aussi ! Jun se rendit compte de combien ses paroles étaient en effet très blessantes et dénuées de valeur. Il connaissait les problèmes de la jeune fille et pourtant il n’avait eu aucun scrupule à s’en servir pour s’attaquer à Aiba. C’était là la dernière chose à faire en ce moment. Son ami était très sensible et tout ça avait dû beaucoup le secouer. « Il faut que je m’excuse. » Jun alla dans la cuisine, où Aiba s’occupait à sortir et remettre en place la vaisselle. Il ne le regarda même pas quand il entra dans la pièce.

- Je suis désolé.

Il ne se retourna pas.

- Excuse-moi Aiba-chan, je n’aurais pas dû dire ça tu as raison. Je voulais juste te faire te rendre compte à quel point tu avais changé pour nous ces 3 derniers jours. Je n’ai pas employé les bons arguments voilà tout. Mais je m’inquiète tellement de ce qui pourrait arriver à Arashi que je n’ai pas fait gaffe à mes mots. Tu me connais, tu sais que je ne te ferais pas de mal, ni à toi ni à Chiharu. Je sais qu’elle compte beaucoup pour toi. Je m’excuse sincèrement.

Le plus jeune s’inclina et attendit une réaction de son ami.

- Relève-toi Matsujun ça ne te ressemble pas de t’abaisser ainsi devant moi.

Le concerné se redressa et fut soulagé de voir qu’Aiba lui souriait.

- J’ai aussi agit comme un imbécile. Mais tu comprends, elle est si fragile…
- Je sais. J’aurais réagis de la même façon avec Seira-chan.
- Ca me rassure. J’ai parfois l’impression de perdre la tête.
- Il faudrait peut-être que tu arrêtes de penser à ce qui c’est passé non ? Laisser les choses se poser pendant un temps. Je suis sûre que ça arrangera tout le monde.

Le chanteur hocha la tête et rangea la vaisselle qu’il venait de sortir. Jun le prit par les épaules et ils retournèrent au salon, à l’instant même où Sho ouvrait la porte de la maison, l’air ravi.

Ohno et Nino étaient cachés dans l’escalier quand Aiba et Jun se disputaient. Ils n’avaient pas osés descendre de peur d’envenimer la situation. Mais une fois qu’ils n’entendirent plus rien, ils entrèrent dans le salon à la queue-leu-leu. Jun et Aiba étaient assis l’un à côté de l’autre sur le canapé et Sho enlevait ses chaussures dans l’entrée. Tout avait l’air normal.

- Bonne promenade ? demanda Ohno au rappeur.
- Oui, fit ce dernier en baissant les yeux.
« Tiens, il nous cache encore quelque chose lui. »
- Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ?

4 paires d'yeux se tournèrent vers Aiba, qui les regarda d'un air perplexe.

- Euh...en vérité je n'en ai pas la moindre idée ! Sinon on ne fait rien de spécial et si à un moment quelqu'un a une idée d'occupation, on la fera. Ça vous va?

Chacun sembla réfléchir un moment. Finalement ils opinèrent et partirent vaquer à leurs occupations personnelles. Ohno alla chercher son bloc de feuilles blanches et ses crayons et s'installa sur les marches derrière la maison, où il commença à dessiner tranquillement. Il ne sut pas combien de temps avait passé, et pour dire vrai il ne s'en souciait pas. Le soleil tapait fort, même s'il y avait beaucoup de vent, et il changea plusieurs fois de place afin d'éviter d'être ébloui par la feuille blanche devant lui. Soudain une ombre lui cacha la lumière et il souffla de soulagement, ses yeux n'arrivant pas à s'habituer à autant de luminosité. Il ne releva pas la tête, spéculant que cette ombre ne pouvait être que Nino qui venait encore l'embêter. C'est pourquoi il ne bougea même pas. Mais il remarqua alors que, contrairement à son ami, cette ombre-ci ne faisait pas un geste. Il fronça les sourcils et se décida à relever la tête, commençant déjà à protéger sa vue du soleil avec son bras. Cependant il fut surpris de constater que ce n'était pas le gamer qui se trouvait en face de lui, mais Sugiura Chiharu. Elle regardait le dessin que le chanteur avait entre ses mains, non elle le fixait plutôt. Ses longs cheveux étaient détachés, avec une unique pince qui les retenaient au-dessus de son oreille droite. Ohno constata qu'il n'avait jamais remarqué les nombreux piercings de la jeune fille. Ils brillaient à la lumière du soleil, et le jeune homme se demanda comment il avait fait pour ne pas les voir avant. Elle en avait 5 à l'oreille droite et un au nez. Le chanteur devina qu'elle en possédait également à l'oreille gauche, peut-être moins. Ses mains étaient cachées dans les poches de sa veste noire, à moitié entrouverte. Elle fixait toujours son dessin.

-Que fais-tu ici ? demanda Ohno.
- Ne te préoccupes pas de moi, continue de dessiner.
- Euh...d'accord.

Le jeune homme se remit à son papier et se retrouva vite absorbé par son travail, comme à chaque fois qu'il dessinait. Il oublia pendant un instant que la jeune femme le regardait faire. Quand il eut fini, il lui tendit la feuille. Chiharu, surprise, recula un peu.

- Dis-moi ce que tu en penses.
- Moi ? fit la jeune fille en se montrant du doigt.
- Je ne vois personne d'autre.

Elle prit le dessin et le scruta sous tous ses angles pendant quelques bonnes minutes. Ohno se demandait ce qui lui prenait autant de temps, jamais personne ne regardait ses dessins plus de 5 minutes. Enfin elle le lui rendit.

- Je suis impressionnée. Je savais que tu dessinais très bien mais...c'est toujours plus remarquable quand on l'a dans les mains. Tu as de la chance.
- Merci. Plus que de la chance c'est de la passion et de l'exercice. Tu dessines ?
- Un peu, mais je ne suis pas très douée.
- Montre. Tiens, une feuille.
- Non je...je vais y aller, je ne veux pas t'embêter avec ça.
- Allez je te dis. J'aimerais voir. Tu sais les 4 autres ne sont pas terribles niveau dessin, et ne parlons même pas de Sho-kun, une vraie catastrophe ! Mais j'ai toujours voulu en partager un peu avec quelqu'un donc s'il-te-plait, je te le demande comme un service, dessine pour moi.
- Tu parles comme si j'étais une artiste ! Tu seras déçu...

Ohno haussa les épaules, signe que la conversation était close et Chiharu commença à tracer quelques traits sur le papier. A la grande surprise du chanteur, elle se stoppa net puis regarda le ciel.

- Que fais-tu ?
- Chut.

Le jeune homme la regarda pendant un instant puis lui aussi se mit à contempler le ciel. Loin d'être bleu, il était parsemé de petits nuages blancs qui ressemblaient comme 2 gouttes d'eau à des moutons. Alors il comprit pourquoi elle faisait ça. Ohno avait l'impression que son esprit était complètement vide, que plus rien n'existait autour de lui. Il n'y avait aucun bruit, personne pour le déranger. Il était bien. Puis il vit sa prochaine création. Il la vit se dessiner parfaitement dans le ciel et attendit de la voir en entier avant de se baisser sur sa feuille et de commencer à la reproduire. A côté de lui, Chiharu dessinait aussi, tantôt lentement, et parfois ses coups de crayons étaient rapides. Ils eurent fini à peu près en même temps, mais la jeune fille cacha immédiatement le sien.

- Montre.

Ohno tendait la main en attendant qu'elle s'exécute. Elle inspira un bon coup et lui donna sa feuille.

- Je n'ai jamais montré mes dessins à quiconque alors...sois honnête.

Le chanteur regarda le résultat et fut étonné de constater que la personne en face de lui dessinait horriblement bien. Il avait sous les yeux une elfe de dos, avec la tête tournée qui le regardait de ses yeux presque sans pupilles. Elle avait des longs cheveux qui cachaient sa nudité, et un long voile que l'on devinait transparent entourait sa taille, qui était mince mais pourvue de rondeurs. L'elfe tenait dans ses mains un couteau, qu'on imaginait très bien voir glisser le long de sa cuisse. Tous les détails étaient présents et Ohno pensa que son dessin, en plus d'être très réussi, était aussi mystérieux.

- Ouah ! Tu es très douée ! C'est loin de ce que les autres font.
- Merci, dit la jeune fille en rougissant. Mais je ne sais dessiner que ça, je ne suis pas très douée pour reproduire les paysages et nature morte. Pareil pour les portraits.
- Pas besoin de savoir tout faire, je trouve que ça c'est déjà bien suffisant !
- Tu peux le garder si tu veux, j'en ai pleins chez moi. Enfin si tu n'en veux pas c'est pas grave....
- Merci !

Chiharu souri et l'aida à ranger les affaires.

- Au fait pourquoi es-tu là ?
- Euh...je suis venu pour vous parler. Je vais te laisser entrer et je viendrais un peu plus tard.
- Eh ? Pourquoi ? Tu peux rentrer en même temps que moi.
- Non, je vais attendre.

Le chanteur trouva ça bizarre mais il l'oublia très vite, le vent manquant d'emporter tous ses dessins. Il rentra à l'intérieur rapidement pour trouver les autres assis dans le salon.

Aiba regarda Ohno sortir avec sa planche à dessin, Jun monter à l'étage et Nino chercher sa DS dans tous les recoins de la maison. Seul Sho était resté planté dans l'entrée, l'air soucieux.

- Aiba-chan il faut que je te parle, dit ce dernier.

Le chanteur releva la tête, surpris, et posa son magazine pour laisser la place à son ami qui vint s'assoir près de lui.

- Si tu veux me parler à propos de ce qu'il s'est passé...je t'ai dis que ce n'était pas de ta faute.
- Oui je sais mais...ce n'est pas de ça dont je veux discuter avec toi.
- Ah oui ? fit Aiba, surpris. De quoi veux-tu que l'on parle alors ?
- D'elle.

Le chanteur fronça les sourcils. De quoi Sho pouvait-il bien lui parler concernant Chiharu ?

- Tu sais que je me suis promené tout à l'heure.
- Oui je sais.
- Et que ça a duré plus longtemps que prévu...
- Viens en au fait Sho-chan.
- Je l'ai vu, je lui ai même parlé.
- Quoi ?

Le chanteur n'en revenait pas. Il pensait dur comme fer que jamais la jeune fille ne chercherait à les revoir. Et surtout pas le rappeur.

- C'était une coïncidence. Mais je te le dis parce que je veux que tu saches qu'elle est en bonne santé, qu'elle va bien.

Aiba se sentit soulagé, et un peu jaloux tout de même.

- Tu sembles vraiment beaucoup tenir à elle donc il m'est apparu important que je t'en informe.
- En fait Sho-chan...je l'aime.

En face de lui, le rappeur se figea pendant un instant, avant de lui sourire. Aiba n'en revenait pas de lui avoir confié ça. En fait il n'en était pas sûr lui-même avant de le dire tout haut mais oui, il aimait sa meilleure amie.

- Tu sais je m'en doutais. Je ne t'avais jamais vu ainsi avec une autre personne et il ne me manquait plus que tu me le dises pour que j'en sois 100% sûr. Je suis content pour toi. Malgré tous les malentendus que nous avons pu avoir, elle me paraît parfaite pour toi. Tu la mérite.
- Tu es sincère ? Parce qu'il m'avait semblé que toi aussi...
- Moi ? Non jamais de la vie bien sûr ! Tu sais quel type de femme je préfère, et ce n'est en rien le sien.
- Ah bon. Et tu crois que...j'ai une chance avec elle ?
- J'en suis persuadé. Après tout tu la connais depuis bien longtemps et elle a plus confiance en toi qu'en quiconque. Au moment voulu je suis sûr que tout ira bien pour toi.
- Merci Sho-chan. Tu sais je m'en veux vraiment de m'être fâché avec toi. Tu me pardonnes, ne ?
- Bien sûr, répondit le rappeur avec un grand sourire.

Mais Aiba était certain d'avoir vu le visage de son ami s'assombrir un instant. Il le prit dans ses bras et ils se firent une grande accolade, que Nino vint perturber.

- Ne me dites pas que vous avez viré homo tous les deux ?
- Arrête tes bêtises Nino, tu sais bien que c'est faux ! Que fais-tu encore ?
- Je cherche ma DS ! Impossible de la retrouver ! Je suis sûr que c'est Riida ou Matsujun qui me l'ont caché pour que j'arrête de jouer.
- Ce ne serait pas du luxe en effet...murmura Sho.
- Aide-moi à la retrouver au lieu de marmonner dans ta barbe !
- Je ne marmonnais pas et je n'ai PAS de barbe !

Aiba rigola, ce qui lui valu l'air soulagé de ses amis. Tout redevenait comme avant. Le jeune homme vit Jun redescendre et s'assoir à côté de lui. Il lui murmura un « merci » qui en disait long sur ce qu'il ressentait. Le chanteur repris son magazine et il se passa encore quelques minutes avant que Riida n'entre dans la pièce. Il semblait plus...éveillé.

- Venez voir.

Ils le suivirent tous jusqu'au vestibule et à peine arrivés, on sonna à la porte.

- T'as un sixième sens ou quoi ? plaisanta le gamer.

Ohno lui répondit par un sourire. Aiba alla ouvrir la porte et il fut surpris de voir Chiharu sur le palier, l'air embarrassée.

- Chi-san ? Mais que fais-tu là ?
- Je suis venue vous parler. Je peux entrer ? Ce ne sera pas long, je vous rassure.
- Bien sûr, fais comme chez toi.

Le cœur du jeune homme battait plus vite qu'à la normale et il croisa le regard de Sho, qui lui souriait. Le chanteur savait qu'avec lui son secret serait bien gardé. Ils se tenaient tous dans l'entrée, les 5 hommes devant la jeune fille. Celle-ci les regarda un à un et s'inclina.

- Je suis désolée ! Pour tout !

Les chanteurs se regardèrent un moment puis Jun pris la parole.

- Tu es toute excusée. Tu apprendras que nous ne sommes pas si rancunier que ça.
- Ahhhh je suis si content ! lâcha Aiba.
- Euh...Ma-kun je n'ai pas fini de parler, dis la jeune fille après s'être redressée.
- Oh, gomen. Vas-y on t'écoute.
- Je suis venue aussi pour vous inviter.
- Nous...quoi ?
- Vous inviter...chez moi...pour manger. Mince je savais que ça ferais bizarre après tout. Je viens seulement d'y penser et je croyais que ce serait une bonne idée mais oubliez. Ce n'est pas grave.
- C'est une bonne idée ! Tu n'invites jamais personne ! Un peu de monde te fera du bien ! Vous verrez les gars, sa maison est IM-MEN-SE.
- Calme-toi Aiba. Pas la peine de s'exciter pour une maison !
- Ça peut être sympa après tout. Pas vrai Matsujun ?
- Moui sûrement.
- Bon c'est décidé. Tu veux qu'on vienne à quelle heure ? On apporte quelque chose ?
- Ouhlà euh...non je vais retourner faire quelques courses mais apportez ce que vous voulez. On verra. Enfin je pense. Pour l'heure euh...en fait je ne sais pas à quelle heure on invite les autres dans ce cas-là...17h ?
- C'est tôt non ?
- Alors 18 h ?
- Non 17h ça ira, dit Aiba. On se voit tout à l'heure alors ! N'hésite pas à appeler si tu as besoin qu'on amène quelque chose.
- Ok. Bonne après-midi alors. Je m'en vais. Euh..bye.

Chiharu ouvrit la porte et sortit rapidement de la maison, avant même qu'Aiba n'ait pu lui dire au revoir.

- Ouah ! C'était...bizarre.
- Allez, ça peut être sympa ! Je suis même certain que ce le sera ! Chi-san est très gentille et j'ai une fois goûté à sa cuisine, elle n'est pas mauvaise du tout! On va sûrement s'amuser ! Tiens, d'ailleurs je pense que je vais amener ce jeu qu'on a fait hier.

Le chanteur se précipita à l'étage. En fait il avait prétexté ça pour pouvoir regarder sa meilleure amie partir de la fenêtre. Quand elle disparut de sa vue, il se dit que maintenant, il n'avait plus qu'à chercher ce foutu jeu.